Suicides dans la police: «Ca trotte toujours dans ma tête»

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Les syndicats de police parlent d'une série noire. Trois policiers se sont donnés la mort jeudi matin à Paris et dans sa banlieue, en l'espace de deux heures à peine. Ces suicides n'ont, a priori, aucun lien entre eux et semblent s'expliquer par « des raisons et drames personnels », selon les premiers éléments à disposition des enquêteurs.
« A un moment, ça déborde »
Au lendemain de ces drames, Paul témoigne sur RMC. A bout, ce policier originaire d'outre-mer a lui-même fait deux tentatives de suicide la semaine dernière. Ce sont ses collègues qui sont parvenus de justesse à le dissuader : « Il y a beaucoup de pression hiérarchique. il y a surtout des menaces et beaucoup de harcèlement moral concernant la méthode de travail. On nous dit qu'on doit avoir plus de rendement. Déjà qu'il y a des suppressions d'effectifs. On nous demande plus qu'il n'en faut. Et au-delà de ça, j'ai ma famille qui est loin. Il y a le divorce qui pourrait s'entamer dans les jours à venir parce qu'on n'est pas ensemble. Si on avait l'appui hiérarchique, d'accord, mais là il n'y a pas d'appui hiérarchique. Il y a un moment ça déborde, y en a marre. Je ne vais toujours pas bien, ça trotte toujours dans ma tête. Le moral est vraiment à plat... ».