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Police-Justice

Son frère est mort pour avoir eu les cheveux mi-longs

A Bollène dans le Vaucluse, un homme est mort parce que ses agresseurs l’avait pris pour une femme…

A Bollène dans le Vaucluse, un homme est mort parce que ses agresseurs l’avait pris pour une femme… - -

Thierry Simon, 39 ans, a été battu à mort par trois jeunes hommes mercredi soir dernier à Bollène dans le Vaucluse, à cause d'une méprise. « Effrayée de voir que l’on peut effacer une vie comme ça, pour rien », sa sœur se confie sur RMC.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les cheveux mi-longs de la victime lui auraient été fatals. Mercredi soir, dans les rues de Bollène (Vaucluse), trois jeunes hommes voient passer une voiture, qu'ils pensent conduite par une femme. Les trois suspects se mettent à siffler. Le conducteur, qui est en fait un homme, n'apprécie pas du tout l'affront et stoppe sa voiture. Une violente altercation éclate. La victime est alors frappée à la tête. Le sang coule abondamment, les trois agresseurs prennent la fuite. Un pompier découvre le corps de Thierry Simon, qui succombe quelques minutes plus tard à ses blessures.

Une affaire ridicule, aux conséquences démesurées

Pris de remords, les trois jeunes hommes se sont rendus d'eux-mêmes à la gendarmerie, et expliquent que Thierry Simon les aurait frappés avec un objet contondant ; ce que l'enquête n'a pas encore déterminé. Deux des trois suspects étaient déjà connus des services de police.
Le procureur d'Avignon parle d'une affaire ridicule, aux conséquences démesurées.

« Je n’ai jamais vu mon frère s’emporter… »

Agé de 39 ans, Thierry Simon, un mécanicien agricole passionné de pêche, n’avait jamais fait parler de lui. Encore sous le choc, sa sœur ainée, Georgette, s’est confiée ce dimanche sur RMC : « On est atterrés ; on essaie de se soutenir les uns les autres. Thierry était quelqu’un de très simple ; sa vie c’était la famille, les amis, le jardin… On se voyait très souvent, pour une partie de boules, pour grignoter quatre bricoles ensemble… Sa présence était rassurante et on était bien quand on était tous ensemble.
Thierry était aussi quelqu’un de taquin, qui riait de tout, il avait tout le temps le sourire, était très serviable. Moi je ne l’ai jamais vu s’emporter pour rien, jamais vu se bagarrer… »

« Effrayée de voir que l’on peut effacer une vie comme ça, pour rien »

Pour dire au revoir à son frère, Georgette envisage de faire une marche blanche à Bollène : « Pour les besoins de l’enquête, il n’y a pas d’enterrement possible pour l’instant. On a besoin de lui manifester notre amour. On n’était pas à côté de lui dans ses derniers moments, donc pour nous c’est important de lui dire au revoir de cette façon.
Notre sentiment c’est qu’il est sans doute mort pour rien. Donc on espère que la marche fera aussi prendre conscience aux gens que toute vie a une valeur… Moi je suis un peu effrayée de voir que l’on peut effacer une vie comme ça, inutilement, pour rien… Il faut que la vie reprenne une valeur plus importante aux yeux de tout le monde. »