Sécurité: 56% des Français estiment vivre dans une société de contrôle

Moins de liberté pour plus de sécurité, c'est ce que les Français plébisciteraient. D'après un sondage OpinionWay pour Coppernic, les sondés seraient même prêts à davantage de sécurité.

Contrôles dans les aéroports, contrôles de police, contrôle des administrations... Les Français sont pour. D'après une étude de l'institut de sondage OpinionWay pour Coppernic, spécialiste des solutions de contrôle et de sécurité, les mesures mises en place pour assurer la sûreté des personnes et des biens en France sont satisfaisantes. Mieux, les différents dispositifs pourraient être renforcés sans que cela ne gènent les sondés.

56% d'entre eux concèdent avoir le sentiment de vivre dans une société de contrôle, contre 44% dans une société de liberté. Un chiffre qui varie selon les catégories. Les deux extrêmes de l'échuiquier politique étant les plus nombreux à partager la première option. Pour autant, peu de contraintes sont jugées excessives. "Il y a une sorte d'acceptation du contrôle, analyse Frédéric Micheau, directeur des études chez OpinionWay. Le contrôle est perçu comme un gage de protection."

"Ces résultats apparaissent contre-intuitifs, poursuit Mathieu Zagrodzki, chercheur en science politique. Les Français acceptent les contrôles alors qu'on a cette idée d'un peuple rebelle."

Une surveillance jugée insuffisante

Dans le détail, les Français sont 84% à estimer que "ce n'est pas un problème d'être contrôlé si on a rien à se repprocher". 81% indiquent que cette surveillance "a pour but de protéger les citoyens" et 71% qu'elle "favorise le bien vivre en société". A contrario, 43% considèrent que les contrôles constituent "une atteinte aux libertés individuelles". "Ces idées, aujourd'hui minoritaires, étaient majoritaires, il y a encore quelques années", détaille Frédéric Micheau.

Dans une société marquée par le débat sur l'état d'urgence ou les lois sur la surveillance, les Français seraient même prêts à aller plus loin. 59% des sondés estiment que les contrôles sont insuffisants dans les aéroports ou 50% pour les contrôles de billets dans les transports. Outre la problématique sécuritaire, l'enjeu pour les personnes interrogées seraient également de rétablir une société juste. Ainsi, 75% souhaitent que la surveillance soit renforcée sur le travail au noir ou 82% sur la fraude aux allocations et aides sociales.

"Les contrôles subis personnellement sont jugés suffisants, à l'inverse les contrôles effectués sur les autres sont jugés insuffisants", éclaire le directeur des études d'OpinionWay.

Une bonne image des forces de l'ordre

Ces résultats s'éclairent également à la lumière de l'opinion sur les dispositifs de sécurité. Longtemps décriées au moment de leur mise en place, les caméras de surveillance sont vues d'un bon oeil par 80% des Français. 90% plébiscitent les portiques d'aéroport, 88% les bornes de validation dans les bus ou les tramway. "Les Français percoivent d'avantage les bénéfices que les inconvénients", estiment Frédéric Micheau.

Prêts à subir des contrôles réguliers, de leur effets ou de leur vie, les sondés ont également une bonne image des agents repsonsables de cette sécurité. 86% des Français ont une opinion positive des gendarmes, 85% des policiers. Plus d'un tiers ayant même "une très bonne opinion" des forces de l'ordre. "La popularité des forces de l'ordre a toujours été bonne, analyse Mathieu Zagrodzki. Ce qui mérite d'être noté c'est la progression des policiers qui rattrapent les gendarmes."

Après les images d'applaudissements par les Français des policiers lors de la manifestation du 11 janvier 2015, les forces de l'ordre dénoncent depuis quelques mois "la haine anti-flics", notamment lors des manifestations contre la loi Travail. "La lune de miel n'est pas terminée, rassure le chercheur. Il n'y a aucune baisse de la côte de popularité des policiers depuis le début de l'année." Et ils ne sont pas les seuls à être appréciés: désormais les agents des sociétés de sécurité privées ont une bonne opinion auprès des Français.

J.C.