Salle de sport en prison pour Abdeslam: son avocat porte plainte contre Solère
Les révélations de Thierry Solère sur les conditions de détention de Salah Abdeslam à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis n'ont pas plu à Frank Berton. L'avocat du seul membre des commandos du 13 novembre encore en vie a annoncé mardi que lui et son client allaient porter plainte pour "atteinte à la vie privée".
Le député Les Républicains avait effectué une visite surprise à la prison de Fleury-Mérogis, comme l'a loi l'y autorise, accompagné d'un journaliste du Journal du Dimanche, et avait notamment fait un détour par le quartier où est emprisonné Salah Abdeslam. L'hebdomadaire avait ensuite publié un dossier révélant les conditions de détention du jihadiste présumé. Thierry Solère y avait ajouté sa propre lettre au ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, dénonçant cette organisation.
Or, selon Frank Berton, cette visite et ces révélations sont une atteinte à la vie privée.
"Qu’un députe de la République profite de son mandat [et] vienne nous indiquer par voie de presse qu’il a regardé ce garçon derrière les caméras pour regarder comment il se comportait, un peu comme s’il était au zoo de Vincennes, n’a pas manqué de nous indigner", a expliqué Frank Berton invité de Nathalie Levy sur BFMTV.
Vidéosurveillance hors du cadre légal
L'avocat a également décidé d'envoyer son propre courrier à Jean-Jacques Urvoas pour demander des explications sur cette visite. Il met surtout en cause le système de vidéosurveillance mis en place pour surveiller Salah Abdeslam, et qui n'a fait l'objet d'un cadre légal qu'"au bout de deux mois", selon lui. Le Garde des Sceaux a en effet pris le 9 juin dernier un arrêté autorisant la "vidéoprotection" de certains prisonniers.
"Je vous [informe] engager des recours contre cette décision devant la juridiction compétente, à savoir la Tribunal administratif de Paris (référé-liberté et recours pour excès de pouvoir)", indique Frank Berton dans son courrier au ministre de la Justice.
"Jamais il n'est énoncé que cette "vidéoprotection" ou "surveillance" soit accessible à des tiers", s'insurge l'avocat. Sur BFMTV, il confirme: "Oui, nous engagerons une procédure pour violation et atteinte aux droits et à la vie privée de monsieur Abdeslam, parce que c’est au moins, au moins, la seule chose qu’il lui reste."