Un militant d'ultragauche interpellé avec des bombes de peinture sur un site SNCF de Seine-Maritime

Un militant d'ultragauche a été interpellé ce dimanche 28 juillet sur un site SNCF à Oissel (Seine-Maritime), a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête, confirmant une information de l'AFP. Il a été placé en garde à vue pour "pénétration ou circulation dans une dépendance de la voie ferrée interdite au public et association de malfaiteurs", a annoncé le procureur de la République de Rouen.
"Aucune dégradation relevée à ce stade par la SNCF"
À ce stade, rien ne permet de relier cet homme aux sabotages commis le vendredi 26 juillet sur plusieurs sites de la SNCF, mais les investigations se poursuivent. Le procureur de la République de Rouen a par ailleurs précisé "qu'aucune dégradation n'a été relevée à ce stade par la SNCF".
Dimanche, en fin d'après-midi, un homme au comportement suspect a été aperçu par des membres du personnel SNCF sur le site ferroviaire de Oissel, en Seine-Maritime.
Arrivées rapidement sur place, les forces de l'ordre ont pu l'interpeller "suite au signalement d'un conducteur de train qui a aperçu plusieurs individus à l'intérieur des emprises ferroviaires de la SNCF au niveau d'une armoire électrique située à l'île aux boeufs entre Trouville-la-Rivière et Oissel et qui ont pris la fuite à son passage", a rapporté le procureur de la République de Rouen. Il a été interpellé en venant récupérer son véhicule qu'il avait laissé sur place après avoir pris la fuite.
Plusieurs bombes de peintures
L' homme, âgé de 28 ans, a déjà été condamné par le passé pour des intrusions sur des sites SNCF. Il est considéré par les autorités comme appartenant à l'ultragauche, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête. Il était équipé d'outils pouvant permettre de commettre des dégradations, a indiqué cette source, sans donner plus de précisions.
Ces outils ont été retrouvés dans le véhicule du suspect ainsi qu'un jeu de clés universelles qui peuvent ouvrir les locaux techniques de la SNCF, a appris BFMTV de source policière. L'homme avait également un livre sur lui: "Le vertige de l'émeute", un essai sociologique sur les événements émeutiers de ces dernières années.
"Divers objets et notamment plusieurs bombes de peinture ont été retrouvés à l'intérieur" du véhicule du suspect, a rapporté le procureur de la République de Rouen.
Dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 juillet, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs ont été coupés et incendiés à divers endroits du réseau des lignes TGV. Le sabotage est survenu à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris.
Ce lundi 29 juillet, alors que tous les trains circulent de nouveau normalement, le ministre de l'Intérieur démissionnaire a affirmé sur France 2 que les services avaient "identifié un certain nombre de profils qui auraient pu compromettre" les sabotages commis dans la nuit de jeudi à vendredi contre des lignes TGV de la SNCF.
Gérald Darmanin a insisté sur le fait que ces "sabotages étaient volontaires, très précis, extrêmement bien ciblés". "C'est le mode traditionnel d'action de l'ultragauche", a-t-il poursuivi.
Une enquête ouverte
La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) s'est saisie vendredi 26 juillet de l'enquête pour "l'ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF", avait annoncé la procureure de la République de Paris.
L'enquête a été ouverte notamment pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits.
Ce lundi 29 juillet, le parquet de Paris fait savoir à BFMTV qu'aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade dans ce dossier.