Rochefort: une reconstitution de l'accident mortel organisée

Le 11 février, six adolescents ont perdu la vie lors d'une collision entre leur bus et un camion qui circulait en sens inverse dans la zone portuaire de Rochefort, en Charente-Maritime. La justice tente de comprendre les circonstances de l'accident.

Une semaine après le drame effroyable qui a frappé la ville de Rochefort, une reconstitution devra permettre de faire la lumière sur les circonstances de l'accident de la route qui a coûté la vie à six adolescents, âgés de 15 à 18 ans. Policiers et magistrats se retrouvent ce jeudi matin à l'aube sur la route sur la zone portuaire de cette ville de Charente-Maritime.

A 7h15, peu avant la levée du jour, un important dispositif policier va être déployé sur cette route sur laquelle, il y a une semaine, un bus du réseau départemental Les Mouettes, qui assurait la liaison entre l'île d'Oléron et Surgères, a croisé un camion benne pour une issue fatale. La présence du chauffeur de l'autocar ainsi que celui du camion pourrait être requise.

Pourquoi la ridelle était ouverte?

La reconstitution, révélée par le quotidien Sud-Ouest, devrait servir à éclairer les circonstances et actions précises au moment de l'accident. Une des interrogations de l'enquête porte sur la ridelle latérale du camion, qui a littéralement cisaillé un côté du car lors de la collision. Cette ridelle, selon le parquet, était ouverte à 90 degrés "depuis un certains temps", car peu auparavant, un automobiliste avait dû faire un écart pour l'éviter.

La question, avait indiqué la semaine dernière la procureur, est de savoir "pourquoi elle était dans cette position" à la fois "inhabituelle et dangereuse", et "pourquoi le conducteur a gardé la ridelle dans cette position". Le chauffeur avait aussi dit avoir alerté sa direction mi-janvier d'un problème sur le vérin arrière de la ridelle.

- © Olivier Laffargue

Une plainte contre le propriétaire du camion

Mis en examen pour homicide et blessures involontaires, le chauffeur du camion, âgé de 23 ans et qui conduisait ce véhicule depuis trois ans, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire, en région parisienne, dans le cadre "d'une procédure d'éloignement". Après le drame, le père de l'une des victimes a annoncé son intention de porter plainte contre Eiffage, la société propriétaire du poids lourd, qui, selon lui, est directement responsable de la mort de son fils et de ses amis.

Le chauffeur du car avait vu sa garde à vue levée le soir même de l'accident, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Peu après l'accident, son employeur avait salué la conduite "extrêmement digne" de son employé. L'employé aurait réagi très rapidement après la collision, prévenant son entreprise et demandant à un élève de prévenir les secours.

J.C. avec AFP