Réforme de la PJ: "vive inquiétude" de la Conférence nationale des procureurs généraux

Manifestation de la Police judiciaire à Marseille. - BFMTV
La Conférence nationale des procureurs généraux (CNPG) a exprimé ce lundi sa "plus vive inquiétude" concernant la réorganisation de la police judiciaire et appelé à "la suspension" de la réforme sur son volet concernant la PJ.
"La Conférence nationale des procureurs généraux exprime sa plus vive inquiétude sur l'avenir de la police judiciaire en France dans le cadre de la réforme de la police nationale", a indiqué la CNPG dans un communiqué.
"La suppression projetée de l'organisation actuelle de la police judiciaire aurait pour effet de nuire durablement à l'efficacité des enquêtes les plus complexes. Elle remettrait en cause le principe actuel garanti par la Constitution de sa direction et de son contrôle par l'autorité judiciaire", a estimé la CNPG.
La PJ dénonce un "nivellement vers le bas"
Vendredi, la Conférence nationale des procureurs de la République (CNPR) avait déjà exprimé sa "plus grande préoccupation" après le limogeage du directeur de la PJ de la zone sud de la France, Éric Arella. Cette éviction est "inquiétante" et reflète un "mode de gestion autoritariste", avait estimé de son côté l'Association française des magistrats instructeurs (Afmi).
Le projet controversé prévoit de placer tous les services de police à l'échelle du département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières et police judiciaire - sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet. Les 5600 agents de la PJ seraient intégrés à une filière investigation, aux côtés de ceux de la sécurité publique, en charge de la délinquance du quotidien.
Les opposants dénoncent le risque d'un "nivellement vers le bas" de la prestigieuse PJ, chargée des crimes et enquêtes les plus complexes, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.