BFMTV
Police-Justice

Procès Typhaine : les parents condamnés à 30 ans de réclusion

Plus tôt dans la journée, juste avant que la cour ne se retire pour délibérer, la jeune femme s'était exprimée une dernière fois.

Plus tôt dans la journée, juste avant que la cour ne se retire pour délibérer, la jeune femme s'était exprimée une dernière fois. - -

La mère et le beau-père de la petite Typhaine, morte à 5 ans en 2009 des suites de maltraitances, ont été condamnés à 30 ans de réclusion.

"Je voulais lui faire mal". Par ces mots prononcés lors de son procès, Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, a résumé ses relations avec sa fille Typhaine, les derniers mois avant qu'elle ne provoque sa mort sous une pluie de coups, en juin 2009.

Vendredi, elle et son ancien compagnon, lui aussi jugé pour "homicide volontaire", ont été condamnés à 30 ans de réclusion. Celle-ci est assortie d'une période de sûreté de vingt ans.

Plus tôt dans la journée, juste avant que la cour ne se retire pour délibérer, la jeune femme s'était exprimée une dernière fois dans le box des accusés. "Ce que j'ai fait est impardonnable, c'est pourquoi je ne demande pas pardon aux familles. Typhaine ne méritait pas ça."

Une lucidité sur ses actes, défendue par son avocate, Me Blandine Lejeune, dans sa plaidoirie. "Anne-Sophie Faucheur assume, elle pleure, elle travaille sur elle-même. Oui, l'acte est monstrueux, mais le monstre que vous avez à juger cache aussi un cœur de femme".

Femme ou monstre ?

Cette ambivalence a plané durant toute l'audience cette semaine, et a même divisé les experts psychiatres. Ainsi, le Dr Roland Coutanceau a surpris l'assistance en affirmant qu'Anne-Sophie Faucheur n'était "pas dangereuse", et "serait de nouveau, un jour, en mesure de s'occuper d'un enfant". "Elle comprend que les coups ont peut-être tué l'enfant", mais "il n'y a pas une volonté d'homicide consciente, claire, affirmée chez la mère."

Selon la jeune femme, la petite fille, arrachée à son père et sa grand-mère qui l'élevaient depuis sa naissance, "réclamait sa mamie, répondait sèchement". "Elle me regardait durement, je pensais qu'elle me provoquait. Alors je suis devenue méchante." Pour l'expert judiciaire, la jeune femme n'a pas vu que "Typhaine était tout simplement malheureuse et complètement perdue dans sa nouvelle famille. Elle pensait que sa fille ne l'aimait pas."

Une analyse plus que nuancée par un second expert, Ameziane Ait-Menguellet, entendu le même jour à la barre. "Sensible, susceptible, en quête d'affection et de reconnaissance, cherchant une certaine valorisation narcissique pour compenser des carences affectives", Anne-Sophie Faucheur faisait preuve d'une "certaine froideur par rapport aux actes commis sur sa fille", selon des propos rapportés par France Info. Au départ, "la volonté n'était pas celle de tuer, mais par la dérive, elle s'est transformée."