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Police-Justice

Procès en révision de Marc Machin, « un goût de revanche »

Marc Machin et son avocat Louis Balling

Marc Machin et son avocat Louis Balling - -

Le procès en révision de Marc Machin s’ouvre ce lundi. Condamné à tort pour un meurtre commis par un autre, et après 7 ans de prison, il attend que la justice s’explique sur son erreur.

Il était le coupable idéal, et cet ultime procès devrait l’innocenter une bonne fois pour toute. Après l'annulation de sa condamnation par la Cour de révision, Marc Machin, 30 ans, comparaît à nouveau depuis ce lundi matin devant la cour d'assises de Paris. Condamné en appel à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre à coups de couteau de Marie-Agnès Bedot, au pont de Neuilly en décembre 2001, il a passé sept ans en prison. Mais finalement, un autre homme, David Sagno, s’est livré à la police. Confondu par son ADN, il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle en février 2012. Depuis, Marc Machin a été libéré, mais pas encore innocenté. Il devrait devenir la 8ème personne en France depuis la Seconde Guerre Mondiale à être acquittée d'un crime à l'issue d'un procès en révision.

« Ce troisième procès a le goût de le revanche »

Pour Louis Balling, l’avocat de Marc Machin, son client est « à la fois serein, convaincu qu’on l’innocentera, mais dans le même temps assez en colère car on ne l’a jamais écouté ». Selon l’avocat, « il a clamé son innocence pendant des années. Trop tôt, au cours de l’enquête de police, on a considéré que c’était lui le coupable et finalement on n’est pas allé voir ailleurs. Ce troisième procès a pour Marc Machin le goût de la revanche, c’est-à-dire "vous qui ne m’avez jamais cru, j’avais raison, vous aviez tort". C’est ce que Marc va exprimer, et il attend de tous ces policiers et du juge qu’ils répondent de leur aveuglement pendant la procédure ».

« Une erreur judiciaire presque parfaite »

Journaliste au Parisien, Valérie Mahaut est l’auteur d'un livre sur l'affaire Marc Machin, « Une erreur judiciaire presque parfaite » aux Editions du Moment. Selon elle, il y a eu une véritable présomption de culpabilité sur Marc Machin, déjà poursuivi pour agressions sexuelles avant sa condamnation. « Tout ce qui aurait pu faire douter de la culpabilité de Marc Machin n’a pas été pris en compte. Le juge n’a pas vraiment tenu compte de ses rétractations, il n’y avait pas l’ADN de Marc Machin sur les vêtements de la victime ni sur la scène du crime, mais ça n’a pas changé le cours des choses. Parce qu’il a ce profil de délinquant puisqu’il a déjà commis quelques agressions sexuelles, il n’a pas réussi à convaincre. La machine s’est mise en marche, et jusqu’au bout, on est allé à la cour d’assises ».

Mathias Chaillot, avec Aurélia Manoli