Procès de la fusillade de Carcassonne: l'ex-sergent assume tout

L'ancien sergent Nicolas Vizioz et ses co-prévenus au premier jour de leur procès devant le tribunal correctionnel de Montpellier. - -
Il assume tout, ne se dérobe jamais. L'ex-sergent Nicolas Vizioz, qui avait blessé 16 personnes lors d'une démonstration de son régiment de parachutistes à Carcassonne en 2008, a tenu à assumer la totalité des responsabilités au premier jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Montpellier.
"Tout découle de ma faute", a indiqué à la barre cet ancien soldat du Groupement des commandos parachutistes (GCP), l'unité d'élite du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de Marine (RPIMa).
Le 29 juin 2008, lors d'une démonstration militaire à Carcassonne, celui-ci avait tiré en direction du public. Mais dans son chargeur, outre les balles à blancs, se trouvaient aussi des balles réelles. Seize personnes, dont cinq enfants, avaient été blessées.
"Dysfonctionnement d'un institution"
Mercredi, son avocat n'entendait toutefois pas le laisser assumer seul la responsabilité du drame. "Je poserai des questions sur le dysfonctionnement d'une institution aussi importante que la Défense, qui permet la réalisation d'un tel drame", indiquait Me Jean-Robert Phung à l'ouverture du procès.
Une opinion partagée par Me Etienne Nicolau, avocat de la famille d'une victime. Pour lui, il est "évident" que se trouvent "des responsabilités au niveau des supérieurs hiérarchiques". Cinq d'entre eux se trouvent sur le banc des prévenus aux côtés de Nicolas Vizioz.
Stocks de munitions illicites
Car au coeur du drame se trouve aussi la question de la gestion des munitions. En cause, une pratique ancienne de soustraire des balles réelles après les entraînements. Des fouilles, organisées à la suite du drame, ont mis en évidence la présence de stocks illicites parmi les soldats du Groupement des commandos parachutistes (vingt hommes sur les 1.200 que compte le 3e RPIMa).
Le laxisme dans la gestion des stocks de munitions est-il imputable au drame? Le tribunal de Montpellier a jusqu'à vendredi pour se faire une idée.
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