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Police-Justice

Prêtre tué en Vendée: la droite et l'extrême droite dénoncent le "laxisme" et la "faillite" de l'État

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national - Alain JOCARD © 2019 AFP

Nombreuses sont les personnalités de la droite et de l'extrême droite à dénoncer ce lundi la situation judiciaire de l'homme suspecté d'avoir tué un prêtre qui l'hébergeait en Vendée.

De nombreux responsables de droite et d'extrême droite ont dénoncé lundi le "laxisme" de l'exécutif après l'assassinat d'un prêtre en Vendée, le député LR Eric Ciotti demandant une protection renforcée des Églises et processions du 15-Août.

"En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre. Ce qui se passe dans notre pays est d'une gravité sans précédent: c'est la faillite complète de l'Etat et de Gérald Darmanin", a affirmé la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, lors d'une passe d'armes avec le ministre de l'Intérieur.

Pass d'armes entre Le Pen et Darmanin

"Quelle indignité" a aussitôt réagi Gérald Darmanin selon qui "Mme Le Pen polémique sans connaître les faits: cet étranger n'était pas expulsable malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé"

"Les Français veulent de la fermeté, pas ce bavardage puéril d’un ministre qui se défausse. Faites votre travail", a répliqué Marine Le Pen.

Le prêtre a été tué par l'homme qui est le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes en juillet 2020 et qui s'est lui-même rendu ensuite à la gendarmerie pour se dénoncer.

"On aurait aimé entendre les commentaires de monsieur Eric Dupond-Moretti, car il est directement en charge et responsable", a renchéri Jean-Marie Le Pen, et le numéro 2 du RN Jordan Bardella a mis en cause les ministres dont "la faillite est totale, leur responsabilité immense".

De Pécresse à Collard en passant par Zemmour

L'eurodéputé RN Gilbert Collard a exhorté le ministre de l'Intérieur à "arrêter de jouer avec les mots, parce que (...) c'est parfois jouer avec les morts", tandis que le porte-parole du RN Sébastien Chenu affirmait que "chaque jour, notre pays s'enfonce un peu plus".

Pour le polémiste Eric Zemmour, à qui l'on prête des velléités de candidature à la présidentielle 2022, "notre humanisme et notre juridisme sont devenus les marques d'une faiblesse qui nous tue".

À droite, la candidate à la présidentielle Valérie Pécresse (Libres, ex-LR) s'est demandé "par quelle cascade de défaillances en est-on arrivé à ce drame", tandis que Xavier Bertrand (ex-LR), lui aussi candidat, a fait part de son "effroi" après cet assassinat "qui frappe au cœur les catholiques à quelques jours de l'Assomption".

Indignation chez les Républicains

Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a demandé au ministre de l'Intérieur "de renforcer la surveillance et la protection des églises et des processions prévues le 15 août". Il faut aussi "que chaque clandestin qui viole la loi soit immédiatement expulsé et ne puisse jamais revenir en France", a-t-il affirmé dans un communiqué.

"Mais que faisait encore cet individu en France?", s'est interrogé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, alors que le député LR de l'Yonne Guillaume Larrivé dénonçait un "épouvantable échec de l'Etat".

"Nous avons sous les yeux les conséquences de nos lâchetés et nos aveuglements", a estimé le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, et Michel Barnier, selon qui "ce drame aurait dû être évité", a assuré que "nous avons toutes les raisons d'être indignés".

Pour la porte-parole de LR Agnès Evren "on paye cher, très cher, toutes nos lâchetés", et selon le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont "tant que notre seule réponse restera l'impuissance et le laxisme, nous continuerons à pleurer nos morts".

H.G. avec AFP