Pompiers agressés à Toulouse: le fait de "lâches et d'imbéciles"

Le ministère de l'Intérieur et la fédération nationale des sapeurs-pompiers ont appelé à la "sévérité" après l'agression de deux pompiers ce week-end. Le député PS Bruno Le Roux a pour sa part appelé à une "mobilisation positive de la population".

"Des lâches et des imbéciles." C'est ainsi que le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux, a qualifié les agresseurs de sapeurs pompiers à Toulouse, ce samedi. Il a rejoint par ces mots le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, qui avait dénoncé dimanche des comportements "d'une bêtise sans nom".

Samedi soir, deux pompiers venus porter assistance à une vieille dame qui avait chuté dans la rue, dans le quartier défavorisé du Mirail, ont été attaqués par un groupe de jeunes gens. Leurs blessures ont nécessité une courte hospitalisation. L'ambulance à bord de laquelle ils étaient arrivés a également été caillassée, son pare-brise brisé.

La nuit précédente, des véhicules de pompiers, du Samu et de police, appelés dans le même quartier pour aider une jeune femme à accoucher à son domicile, avaient également été caillassés.

Sanction et pédagogie

"Ils mettent en danger des hommes et des femmes qui se dévouent au quotidien pour aider et sauver les autres", a dénoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, appelant à une punition "très sévère". La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France a également appelé lundi à "la plus grande sévérité" contre un acte jugé "inadmissible et intolérable".

Patrick Heyraud, le secrétaire général du syndicat, a néanmoins appelé à un travail de "pédagogie". "Sanctionner est une chose, mais il y a aussi un intérêt à expliquer à ces jeunes ce que nous faisons", a-t-il ajouté. "Ils voient seulement des personnes en tenue, ils ne comprennent pas."

"De plus en plus régulièrement"

Selon les chiffres de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, 1.210 agressions contre les sapeurs-pompiers ont été recensées en 2012. 940 d'entre elles avaient fait l'objet d'un dépôt de plainte. Des violences "de plus en plus régulières", note sur Europe 1 Patrice Beunard, du Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels.

"Cela devient insupportable et totalement inadmissible. Quand on est pompier, on n'est pas formé pour aller prendre des cailloux", regrette-t-il. Pour lui, c'est aux "pouvoir publics" de "se donner les moyens d'endiguer ces dégradations".

"Mobilisation positive de la population"

Bruno Le Roux a pour sa part appelé à "une chaîne de solidarité" lors des interventions de sapeurs pompiers dans les quartiers sensibles. "Il y a aujourd'hui des services publics qui ne vont plus dans un certain nombre d'endroits parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité." Pour lui, il faut "une mobilisation positive de la population" pour "être autour d'eux, les féliciter, les protéger même s'il en était besoin demain."

M. T. avec AFP