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Police-Justice

Polémique après l'explosion « sans risque radioactif » à Marcoule

Le site nucléaire de Marcoule, dans le Gard

Le site nucléaire de Marcoule, dans le Gard - -

Selon les autorités, l'explosion qui a fait ce lundi 1 mort et 4 blessés sur le site nucléaire de Marcoule (Gard), n'a provoqué aucune fuite radioactive. « Il n'y a aucune raison de s'inquiéter », assure la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais sur place, certains critiquent la réaction des autorités...

Une explosion dans un four servant à recycler des déchets faiblement radioactifs sur le site nucléaire de Marcoule, dans le Gard, a fait ce lundi un mort et quatre blessés, dont un grave, brûlé à 80% et toujours dans le coma ce mardi. Selon les autorités, l'explosion n'a provoqué aucune fuite radioactive.
Mais il a fallu attendre 15h pour avoir des certitudes sur cet incident survenu peu avant midi. L'incendie a été maîtrisé peu après 13h et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis fin à son plan d'urgence vers 16h. « Il n'y a eu aucun rejet chimique ou radioactif et il n'y a aucun risque de rejet à venir. Le local dans lequel se trouve le four est intègre », a affirmé l'exploitant, la Socodei, filiale d'EDF. « Il n'y a aucune raison de s'inquiéter », a renchéri la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'est rendue sur les lieux en fin de journée « pour rassurer le personnel et la population locale ».

« A Fukushima aussi ils disaient qu'il n'y avait pas de risque... »

Des habitants qui, comme Roger, ne savaient plus trop qui croire : « D’un côté on vous dit qu’il n’y a pas de radioactivité et de l’autre on vous dit de rester confiné. A Fukushima aussi ils disaient qu’il n’y avait pas de risque… ».
En effet, sur place aucune mesure de protection de la population n'a été prise mais des écoles ont pris l'initiative de confiner temporairement leurs élèves et la panique s'est emparée un temps d'un village voisin dont les habitants ont entendu la sirène qui a retenti à l'intérieur du site après l'accident.

« Premiers concernés, derniers informés ! »

Benoît Hartmann, le porte-parole de France Nature Environnement, déplore la réaction des autorités : « Il y a confusion entre communication et information ; c’est pas le même métier. L’information des populations c’est une mission de l’Etat, et la communication dans un deuxième temps. Il faut d’abord garantir la sécurité des populations et d’être capable de dire "peut-être que vous allez devoir prendre de l’iode, peut-être que vous allez devoir vous barricader, évacuer la zone"… Imaginez-vous être la population qui habite autour et qui découvre en même temps que tout le monde qu’il y a eu une explosion à deux pas de chez vous ! Premiers concernés, derniers informés, vous avez l’impression qu’on se moque de vous ».

Trois enquêtes sont ouvertes pour établir les causes du drame.

La Rédaction, avec H. Perrier et L. Dian