Pluie d'assassinats en Corse

Hier en Corse, deux hommes ont été assassinés et quatre autres personnes blessées par balle, dont une fillette de 10 ans. Rien que depuis le début de l'année, 22 meurtres ont eu lieu sur l'île, où le grand banditisme est en pleine recomposition.

C'est d'abord Ange Pietrucci, proche d'un dirigeant de la bande de la «Brise de mer», qui a été tué à la mi-journée mardi au volant de sa voiture en Haute-Corse. Un second homme, Fayçal Abakaoui - entrepreneur en travaux publics - a ensuite trouvé la mort dans le sud de l'île. Quelques heures plus tard, dans le centre d'Ajaccio, trois membres d'une même famille ont essuyé des tirs en voiture. Une fillette de 10 ans a été blessée au pied. Enfin, dans la soirée, une quatrième personne a été blessée par balle dans le même quartier et hospitalisée.

«La nouvelle bande élimine la bande précédente»

Depuis le début de l'année, 22 homicides ont eu lieu en Corse. En pleine recomposition depuis la mort de certains caïds, le grand banditisme serait impliqué dans la moitié de ces meurtres ou assassinats. « On a l'impression qu'on revient dans les grandes années des règlements de comptes », explique Frédéric Ploquin, journaliste spécialiste de la Corse à Marianne. « Les nouvelles bandes qui s'installent éliminent toujours les bandes précédentes. La mort des deux ou trois chefs dont on pensait qu'ils régentaient tout a ouvert le jeu, avec des intérêts financiers très importants. Se mêlent à ça des histoires d'égos familiaux. Et au bout du compte on ne sait plus pourquoi on tue. On sait qu'on va venger le frère, le beau-frère ou l'ami. Mais je vous assure que parfois les magistrats ont du mal à trouver de la logique dans tout ça ».