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Police-Justice

Perpétuité avec 21 ans de sûreté pour le meurtrier d'un étudiant égorgé à Marseille

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- - Illustration AFP

Pour avoir égorgé un étudiant de 21 ans en 2013 à Marseille, un homme a été condamné à la perpétuité avec 21 ans de sûreté par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

Il avait sauvagement égorgé un étudiant avec un tesson de bouteille pour lui voler sa montre en 2013 à Marseille: Samir Dardouri, un trentenaire marocain, a été condamné mardi à la réclusion criminelle à perpétuité et 21 ans de sûreté par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

La veille, l'avocat général avait requis la perpétuité et 22 ans de sûreté pour ce "chasseur aguerri" à "l'extrême dangerosité". "La vraie perpétuité réelle, c'est pour Jérémie", avait ajouté l'avocat général, Olivier Civignou.

Connu par les justices belge, allemande et italienne

Jérémie Labrousse, 21 ans, étudiant dans une école de commerce décrit comme "brillant et sans histoires" par ses proches, avait été sauvagement agressé et égorgé vers 23H30 le 9 août 2013, à deux pas de la gare Saint-Charles, à Marseille, où il se rendait pour aller chercher une amie.

Son agression, en plein centre-ville, avait suscité une vive émotion dans toute la France, dans un climat de pré-campagne pour les élections municipales de 2014. L'enquête minutieuse avait finalement conduit à un Marocain de 32 ans, Samir Dardouri, qui avait déjà eu, sous plusieurs identités, maille à partir avec les justices belge, allemande et italienne et qui était incarcéré depuis la fin août en Belgique pour tentative de vol avec violences et arme... un tesson de bouteille.

L'objet convoité, une montre de quelques dizaines d'euros

Le meurtrier, qui avait multiplié les versions des faits lors de l'enquête, a d'abord nié au tout début de son procès avant d'avouer, quelques minutes plus tard: "C'est moi qui l'ai assassiné." Aux policiers, il avait expliqué avoir voulu voler la montre de Jérémie, une Swatch valant quelques dizaines d'euros.

L'air toujours absent et quasiment muet tout au long du procès, Dardouri n'est pas considéré comme fou par les experts psychiatres. "C'est un sur-simulateur, il a des troubles mais en rajoute", a conclu l'un d'eux.

Cent-quarante identités différentes

Durant l'enquête et son procès, l'accusé, connu sous 140 alias, a continué d'entretenir le flou sur son âge, sa nationalité, ses noms et prénoms. "Dardouri n'est que l'une des identités qu'il a utilisée mais on ne sait pas exactement qui il est", a déclaré son avocat Me Jérôme Pouillaude, admettant la très grande difficulté à défendre son client. "Nous savons tous qu'il est bien l'auteur de ce geste", a-t-il ajouté.

En portant le coup de tesson à la gorge de Jérémie Labrousse, Dardouri "n'a laissé aucune chance à la victime", avaient conclu les experts.

G.D. avec AFP