Pédophilie: un faux profil de fillette attire plus de 20.000 "prédateurs"

Le visage d'une enfant virtuellement créé par l'ONF Terre des Hommes - -
Un piège révélateur? Une fillette philippine virtuelle que l'ONG Terre des Hommes a annoncé lundi avoir créée a été contactée par plus de de 20.000 "prédateurs", de 71 pays différents. Ils étaient prêts à payer pour voir cette enfant de dix ans se livrer à des actes sexuels par webcam. Plus de mille d'entre eux ont été identifiés et leur profil transmis à Interpol.
"Vu que tout cela a lieu sur internet, ils pensent que personne ne les observe, il a donc été facile de collecter des informations à leur sujet", a déclaré Hans Guyt, responsable de l'enquête.
Des profils divers
L'ONG souhaite sensibiliser l'opinion publique et les autorités au phénomène de la prostitution des enfants sur internet et s'est indignée du nombre réduit de personnes interpellées pour ce qu'elle qualifie de "tourisme du sexe avec enfant par webcam", seules six dans le monde ces dernières années, selon elle.
Le directeur de la branche néerlandaise de Terre des Hommes, Albert Jaap van Santbrink a soutenu que si son association avait été capable d'identifier plus de 1.000 "prédateurs", les autorités du monde entier devraient être en mesure d'en identifier beaucoup plus.
"Il y avait de tout, des hommes de 30 ans, 35 ans, 45 ans, 50 ans, des pères de famille, un musicien, un architecte, etc.", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse à La Haye. Les "prédateurs" étaient "issus du monde entier, d'Amérique, d'Europe, mais aussi de pays tels que l'Inde, le Japon, la Corée du Sud".
Les pédophiles piégés par webcam
L'équipe d'enquêteurs de l'ONG était constituée de quatre personnes, dont l'identité a été tenue secrète. "Se mettre dans la peau d'une fillette philippine de dix ans et voir ce que certains hommes veulent de vous a été une expérience choquante pour elles". "Il y avait des demandes et des gestes vraiment obscènes", a-t-il précisé, expliquant que des images vidéos des pédophiles ont été prises pendant les séances de "chat".
Hans Guyt a également assuré que les enquêteurs de l'ONG n'avaient jamais proposé quoi que ce soit aux personnes piégées mais avaient attendu que les demandes soient formulées spontanément, sans être provoquées. De même, ils n'entamaient pas les conversations, ils attendaient d'être contactés.