Paris: le PDG Jacques Bouthier mis en examen pour "traite des êtres humains à l'égard de mineur"

(Photo d'illustration) - AFP
Jacques Bouthier, un homme d'affaires français de 75 ans, patron du groupe de courtage en assurances Assu 2000, a été mis en examen pour "traite des êtres humains à l'égard de mineur", notamment, et placé en détention provisoire samedi, a appris BFMTV du parquet de Paris, confirmant une information de RTL. Présenté comme l'une des plus grosses fortunes de France, il faisait partie du classement du magazine Challenges en 2020 avec un patrimoine estimé à 160 millions d'euros.
Une jeune fille "captive"
Mi-mars, une jeune femme âgée de 22 ans se présente dans un commissariat parisien où elle explique qu'elle est "captive" d'un homme riche qui la viole depuis 2016-2017. Elle assure que cet homme, Jacques Bouthier, lui a demandé récemment de trouver une "remplaçante" parce qu'elle est devenue trop vieille à ses yeux. Dans ce cadre, elle raconte qu'une adolescente de 14 ans a pris sa place et qu'elle est d'ailleurs parvenue à les filmer ensemble dans un lit. Elle remet alors la vidéo aux enquêteurs.
Les premiers éléments de l'enquête permettent de se rendre compte que Jacques Bouthier avait trouvé un appartement où il hébergeait la jeune femme de 22 ans. Celle-ci n'était pas séquestrée dans la mesure où elle pouvait toujours sortir. Mais il exerçait sur elle une forme d'emprise, l'obligeant à céder à ses avances régulièrement. La jeune femme est présentée comme "très fragile" et "sans ressource" ni "aide extérieure".
Six personnes mises en examen
Après une enquête préliminaire de deux mois environ, le parquet de Paris a décidé samedi d'ouvrir une information judiciaire des chefs de traite des êtres humains à l'égard de mineur, viols sur mineure de plus de 15 ans, recours à la prostitution d'un mineur et agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans. Cette dernière infraction concerne la jeune fille de 14 ans qui a remplacé celle de 22 ans.
En tout, six personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire. L'homme d'affaires, sa femme, qui était visiblement au courant des faits, une jeune fille chargée de recruter la remplaçante et trois hommes de main.
Martine Brousse, présidente de La Voix de l'enfant a, par ailleurs, indiqué à BFMTV que l'association allait se porter partie civile dans le dossier.