"On est toujours dans la crainte", témoigne un policier

Ils pourront conserver leur arme sur eux en dehors de leur service, y compris après la fin de l'état d'urgence (26 juillet), mais pas sûr que leurs craintes retombent pour autant. Après l'assassinat d'un couple de policiers lundi soir à leur domicile de Magnanville, la profession est sous le choc. Aujourd'hui, Patrick, 46 ans, a peur pour lui et les siens.
"On pense aux familles, à ceux qui peut leur arriver lorsqu'on est en service et qu'ils sont seuls à la maison", témoigne ce fonctionnaire de police dans l'agglomération lyonnaise après 25 ans de métier.
Ce drame rend la situation encore plus anxiogène. Avec la "haine anti-flics" et l'état d'urgence, le contexte était déjà tendu. La menace terroriste plane toujours et les policiers sont désormais ciblées par les actes terroristes.
"On fait attention, on est toujours dans la crainte de tomber sur des extrémistes qui peuvent s'en prendre à nous. Il faut avec, c'est notre métier", déplore Patrick.
Vigilance permanente
Le danger ne se limite désormais plus au terrain. La vigilance est devenue permanente.
"Quand vous êtes policiers, vous acceptez les risques de votre métier. Mais quand vous rentrez chez vous le soir, vous avez le droit de tout déposer. Et le fait d'avoir tué ces deux personnes à leur domicile, ça a un impact très fort dans les rangs de nos policiers", estime Frédéric Péchenard, l'ex-directeur général de la police nationale.
Depuis 2012, en France, sept policiers et militaires ont été tués dans des attaques islamistes. Le 18 mai dernier, la profession avait exprimé son ras-le-bol lors de grands rassemblements dans plusieurs grandes villes de France.