N°2 de la PJ de Lyon arrêté: la police sous le choc

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Michel Neyret, interpellé jeudi à son domicile avec son épouse par l'Inspection générale des services (IGS, la "police des polices"), était toujours entendu à Paris vendredi matin sur une possible aide apportée à des trafiquants et une présumée participation à des malversations.
Sylvie Feuchère, secrétaire générale du SCHFPN, le syndicat des commissaires, a estimé que ce type de comportement, s'il était avéré, résultait d'une dérive liée aux relations entretenues dans le cadre du métier de policier.
"La recherche de l'information va conduire à ce que les liaisons du domaine professionnel puissent devenir éventuellement personnelles, l'explication elle est là", a-t-elle dit.
"On doit à la population des explications. Très sincèrement, je crois que, passé le traumatisme initial, s'il s'avère qu'un de nos membres a dysfonctionné, nous serons très satisfaits de voir que l'enquête a abouti et nous repartirons d'un bon pied parce que nous savons rebondir", a-t-elle ajouté.
Selon une source syndicale, Michel Neyret est soupçonné d'avoir rétribué des informateurs avec le produit de saisies de drogue, mais également "aidé des malfaiteurs et fait revendre de la drogue pour son propre compte".
L'enquête menée initialement par la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris (JIRS) portait sur un trafic international de stupéfiants passant par l'Amérique du Sud et impliquant des trafiquants français et italiens.
Une dizaine de personnes ont été interpellées pour le moment dans le cadre de cette enquête et cinq placées en garde à vue.
"Outre Michel Neyret, d'autres policiers sont soupçonnés de s'être laissé corrompre", dit-on de source proche de l'enquête.
Compte tenu de l'importance de l'affaire, le directeur central de la Police judiciaire, Christian Lothion, s'est rendu à Lyon jeudi.
De nombreuses personnalités du monde de la justice à Lyon ont fait part de leur stupéfaction.