Mort d'Elias: il est pris à tort pour l'un des auteurs sur les réseaux sociaux, une plainte déposée

Des fleurs ont été déposées par les habitants du 14e arrondissement de Paris, devant le centre sportif Jules-Noël où Elias, 14 ans, a été mortellement poignardé vendredi 24 janvier 2025. - BFMTV
Nathan* a 23 ans et vit en région parisienne, et il s'est retrouvé la cible d'une vague de haine sur les réseaux sociaux... pour une affaire qui ne le concerne pas. Le 26 janvier dernier, deux jours après le meurtre d'Elias, poignardé à la sortie de son entraînement de foot, un compte X publie une photo de 2019, de lui avec un ami, en les présentant comme les meurtriers de l'adolescent.
Sur la photo, il est appuyé sur une barrière avec un ami, souriant avec un gobelet à la main. Cette photo est reprise ensuite par de nombreux comptes sur le réseau social X, chaque fois en le présentant ainsi que son ami comme les meurtriers. Les deux suspects véritables, âgés de 16 et 17 ans, ont par ailleurs été mis en examen et placés en détention provisoire.
Parmi les comptes qui ont partagé la fausse information, on retrouve notamment l'influenceur d'extrême droite Damien Rieu, des comptes militant pour le parti Reconquête et même la députée RN Marie Dauchy.
Une plainte déposée
Pourtant, Nathan et son ami n'ont "absolument rien à voir avec cette tragique affaire" assure à BFMTV maître Léa Dordilly l'avocate de Nathan. Depuis, Damien Rieu a publié un démenti sur X et Marie Dauchy a supprimé son tweet.
Trop tard. Le réseau s'est emballé et, aujourd'hui, l'avocate de Nathan nous assure que la photo continue d'être partagée.
Les deux personnes, dont son client, sont donc victimes d'une vague de haine en ligne, avec de nombreuses injures parfois racistes et des menaces que Léa Dordilly a répertoriées dans un signalement qu'elle a fait au Pôle national de lutte contre la haine en ligne.
Une plainte pour harcèlement et menaces de mort à caractère raciste contre les comptes du réseau social X qui ont été identifiés, et les comptes non identifiés, a été déposée. Voici quelques exemples des messages en question:
"Et voilà ses meurtriers, encore des suédois", "je vais me répéter mais il faut ressortir la trancheuse", "voilà les deux charognes…", "à gauche la victime Elias un jeune blanc. À droite les meurtriers un gris et un noir, voilà le résultat d’une immigration mortifère, voilà l’œuvre du multiculturalisme, voilà la catastrophe de l’expérience d’un mélange interdit. Solution?"
L'avocate assure que son client, en plus d'avoir reçu de nombreux messages horrifiés de proches, s'est fait reconnaitre plusieurs fois par des inconnus dans la rue, des passants l'interpellant comme le meurtrier d'Elias. "Il se sent aujourd'hui en danger" nous assure son avocate, qui explique qu'il n'a pas d'antécédent, qu'il travaille et est parfaitement inséré.
* Le prénom a été modifié