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Monique Olivier "regrette" et promet de "faire de son mieux" au premier jour de son procès

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L’ex-femme du tueur en série Michel Fourniret est jugée à partir de ce mardi 28 novembre pour sa participation dans l’enlèvement, le viol et le meurtre de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.

À la sonnerie du tribunal, Monique Olivier se lève comme par réflexe. L’ex-femme du tueur en série Michel Fourniret comparaît à partir de ce mardi 28 novembre pour la troisième fois devant une cour d’assises, cette fois pour l’enlèvement, le viol et le meurtre de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Comme les deux fois précédentes, elle a accepté que les journalistes la prennent en photo et la filment.

Lorsque Monique Olivier pénètre dans le box des accusés de la cour d’assises des Hauts-de-Seine, elle fait donc face, visage sans aucune expression, à une nuée de caméras. Sweat blanc, jogging noir, cheveux blancs qu’elle a coupé court, sans fard et traits tirés, elle les regarde sans réaction. Semblable à ces deux procès précédents, en 2008 à Charleville-Mézières et en 2018 à Versailles.

Seule dans le box

Le ton de Monique Olivier est aussi le même. La voix chevrotante et âgée, elle peine à énoncer son identité et sa date de naissance. "Olivier Monique, euh 31 euh octobre 1948", tente-t-elle devant une salle comble. À la question de savoir si elle a une profession? "Bah non", souffle-t-elle. Puis le président de cette cour d’assises des Hauts-de-Seine, Didier Safar, lui rappelle qu’elle a le choix de s’exprimer ou se taire au cours des débats.

"Je vais essayer de faire de mon mieux", murmure-t-elle d’une voix inaudible.

Pour la première fois, Monique Olivier est seule dans le box. Michel Fourniret, après avoir avoué ces trois meurtres, est décédé le 10 mai 2021. Lors de la longue lecture des faits qui lui sont reprochés, Monique Olivier, épaule basse, écoute attentivement. Elle en connaît déjà la teneur, elle qui a, depuis, admis avoir participé à certains repérages de victimes qu'elle a mises en confiance, notamment en demandant son chemin. Elle a également participé à certains faits, notamment en réalisant la toilette intime de certaines victimes avant que son mari ne les viole.

"Je regrette"

Monique Olivier a, dès 2005, attribué les meurtres de Marie-Angèle Domèce et de Joanna Parrish à Michel Fourniret. Elle raconte à l'époque avoir utilisé sa grossesse pour mettre en confiance la première et la faire monter dans la camionnette de son mari. C'est elle aussi qui fera monter Joanna Parrish, jeune Britannique de 20 ans, dans le véhicule. En novembre 2019, alors que le dossier a été dépaysé, Monique Olivier met à mal l'alibi de Michel Fourniret pour la disparition d'Estelle Mouzin le 9 janvier 2003.

Plus tard, elle admettra que son mari était rentré au domicile avec la petite fille de 9 ans, qu'elle l'avait gardé, qu'elle avait parlé avec l'enfant apeurée, qu'elle lui avait dit qu'elle reverrait bientôt sa maman.

Monique Olivier réagit seulement aux conclusions des expertises psychologiques et psychiatriques rapportées par le président de la cour d'assises. Ils notent une "fierté pour les actes de Michel Fourniret", elle fait non de la tête. À "son absence totale de moralité, la classant dans la catégorie des pervers", elle secoue encore la tête. À la "jouissance" qu'elle aurait pu tirer des crimes de son mari, Monique Olivier nie encore de la tête.

"Je regrette tout ce qui s’est passé, énonce-t-elle tremblante. Écouter tout ça, ça me…"

Sur les bancs des parties civiles, les familles des victimes écoutent, sans réaction.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV