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Police-Justice

Metz: verdict pour les membres d'une famille qui ont poussé un proche homo au suicide 

Le tribunal de grande instance de Metz (illustration)

Le tribunal de grande instance de Metz (illustration) - Frederic Florin - AFP

La justice devra déterminer ce mardi si les membres de la famille d'un quadragénaire homosexuel ont tenté de le pousser au suicide en lui envoyant des lettres anonymes.

Le tribunal correctionnel de Metz doit rendre sa décision ce mardi à l'encontre de quatre personnes accusées d'avoir incité au suicide un de leurs proches. Lors de l'audience le 26 mai, le parquet a toutefois requis leur relaxe en raison de la minceur des éléments à charge.

Selon l'accusation, les quatre prévenus, une nièce, deux neveux et un parent éloigné du plaignant, âgés de 25 à 34 ans, auraient voulu pousser au suicide Jean-Luc Tritz, 42 ans, parce qu'il était homosexuel. Jugés pour injures, incitation au suicide, menaces de mort et intimidation sur personne vulnérable en raison de l'orientation sexuelle, ils ont nié à la barre être les auteurs de courriers anonymes adressés à la victime présumée, handicapée à 79%, selon Metronews.

"Suicide-toi"

"Je te souhaite un bon anniversaire pour tes 38 ans, avant que tu mettes fin à tes jours le plus vite possible (...) connard PD", disait par exemple un courrier anonyme qui lui aurait été adressé en octobre 2010.

"Suicide-toi", "On te mettra la pression", "Qu'est-ce que tu attends pour passer le cap, tu es gênant pour nous, frères et soeurs, nièces, neveux", affirmaient d'autres courriers dans les mois suivants. Ou encore: "Ne te présente plus dans la famille, la honte pour nous d'avoir une tarlouse parmi nous".

Un plaignant "mal dans sa tête"

Ces lettres, Jean-Luc Tritz "a très bien pu les écrire lui-même, ou les faire écrire par un ami", a soutenu sa nièce à la barre le 26 mai, estimant que son oncle était "mal dans sa tête", "procédurier" et d'une "jalousie maladive". Le représentant du parquet a demandé la relaxe pour chacun d'entre eux, car "on n'a pas d'aveux, pas de preuves définitives", a-t-il déclaré, citant notamment le flou des conclusions d'une expertise graphologique. Jean-Luc Tritz a fait plusieurs tentatives de suicide ces dernières années, mais elles ne sont "pas susceptibles d'être mises en rapport" avec les courriers anonymes, a-t-il estimé.

Par ailleurs, si un profond différend familial existe bel et bien entre les protagonistes du dossier, "tout ne tourne pas" autour de l'orientation sexuelle du plaignant, a-t-il encore relevé, ne voulant pas d'un dossier "instrumentalisé" à des fins personnelles, sous couvert de la lutte contre l'homophobie. Il a requis une amende de 500 euros à l'encontre de l'un des prévenus pour avoir menacé le plaignant de représailles s'il allait au bout de son action en justice.

la rédaction avec AFP