Mercier défend les magistrats après la condamnation de policiers

PARIS (Reuters) - Le ministre de la Justice, Michel Mercier, prend la défense des magistrats dans l'affaire des policiers condamnés à des peines de prison et se démarque ainsi du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui a qualifié le jugement de "disproportionné".

La polémique ne cesse d'enfler depuis que sept policiers reconnus coupables de violences et de fausses accusations ont été condamnés vendredi à des peines de six mois à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine Saint-Denis).

"A Bobigny, la justice a fonctionné, la procédure suit son cours", déclare le garde des Sceaux dans un entretien publié dimanche par Le Parisien.

"Des faits, que tous les prévenus ne contestent pas d'ailleurs, ont été commis", ajoute-t-il. "Ces personnes ont été convoquées devant le tribunal correctionnel. Le parquet a requis des peines avec sursis. Le tribunal a jugé différemment et le parquet a fait appel. Il appartient désormais à la cour d'appel de se prononcer. C'est ainsi que la justice fonctionne."

Brice Hortefeux a estimé que le jugement pouvait "légitimement apparaître, aux yeux des forces de sécurité, comme disproportionné".

Interrogé sur cette réaction, Michel Mercier déclare au Parisien: "Je rappelle simplement que lui n'est pas ministre de la Justice mais qu'il est chargé des policiers. Pour le reste, je ne vais pas commenter les déclarations de mon collègue."

La condamnation des policiers a provoqué un malaise profond au sein de la police, dont les syndicats ont déploré la décision du tribunal.

"Je serai toujours là pour défendre les magistrats qui ont toute ma considération", a réagi Michel Mercier. "Je ne laisserai jamais dire que les magistrats sont laxistes. C'est totalement faux. Ils effectuent leur travail avec sérieux et responsabilité. Je les recevrai dans les prochains jours".

Patrick Vignal