Menaces de mort contre des policiers après les heurts à Grenoble

Selon François Fillon, des mesures ont été prises pour protéger les familles des policiers de Grenoble menacés de mort après la fusillade dans le quartier de La Villeneuve, et pour retrouver les auteurs de ces menaces. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Pl - -
Des menaces de mort ont été proférées à l'encontre de la brigade anticriminalité (BAC) de Grenoble (Isère) à laquelle appartient la patrouille impliquée dans la mort du braqueur tué par la police le 16 juillet dernier. Ce décès est à l'origine de plusieurs nuits d'émeutes dans le quartier de La Villeneuve.
Fillon : « On met les familles menacées à l'abri… »
Les policiers et leurs familles ont donc été placés sous protection et/ou mis au vert. En clair, on les oblige à prendre des vacances pour éviter un drame, car les menaces sont bien réelles, selon le ministère de l'intérieur. Des écoutes téléphoniques notamment ont permis de révéler que certains habitants de la Villeneuve voulaient se venger et tuer un policier, au lance-roquette si nécessaire.
Résultat : la plupart des 45 agents de la BAC ont été mis au repos forcé. François Fillon a affirmé qu'il ne s'agissait pas de protéger les policiers mais leurs familles : « On est en face de gens extrêmement dangereux, extrêmement violents, et donc nous allons donc devoir répondre avec une extrême détermination. On met les familles menacées à l'abri mais on met en même temps beaucoup de moyens pour retrouver les auteurs de ces menaces. » Une enquête est menée par la Direction interrégionale de police judiciaire de Lyon.
Ce week-end, des cartouches et des armes ont été trouvées dans le sous-sol d'un bar situé en plein cœur du quartier de La Villeneuve. Le gérant a été interpellé Il y avait chez lui notamment un pistolet mitrailleur Uzi, le même type d'arme utilisée par Karim Boudouda, la nuit où il a été tué.
« En colère, les policiers pourraient déposer les armes »
Des syndicats de police ont souligné récemment que ce type de menaces était courant dans les banlieues sensibles, raison pour laquelle les organisations recommandent aux fonctionnaires de ne pas vivre à proximité de leur lieu de travail.
Christophe Labbé, journaliste au Point, a mené l'enquête auprès des policiers de Grenoble. Pour lui, la décision du ministère de l'Intérieur sert surtout à calmer les esprits des policiers. Car selon lui, les policiers sont à bout et menacent même de déposer les armes : « Le ministère craint vraiment, si un policier était blessé, de voir les policiers déposer les armes en signe de protestation. Parce que la grogne dans la police aujourd’hui est très forte ».