Mariage refusé à Béziers: le fiancé expulsé vers l'Algérie

L'Algérien de 23 ans en situation illégale sur le territoire que Robert Ménard, maire de Béziers, refuse de marier, devant la mairie de la ville le 7 juillet 202 - BFMTV
L'Algérien de 23 ans, que le maire de Béziers, dans l'Hérault, avait refusé de marier avec une Française de 29 ans, a été expulsé vers l'Algérie, alors qu'il se trouvait sur le territoire français en situation irrégulière, rapporte ce jeudi la préfecture dans un communiqué.
"Le ressortissant algérien (...) vient d'être expulsé ce (jeudi) par avion en direction de l'Algérie", indique le préfet.
L'individu, faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avait été placé lundi en centre de rétention administrative à Sète, dans l'Hérault.
Défavorablement connu des services de police
Le jeune homme est "défavorablement connu des services de police et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français depuis août 2022", précise la préfecture.
"Conformément à la loi, les étrangers dépourvus de titre de séjour n'ont pas vocation à demeurer sur le territoire national. En l'absence de retour volontaire, il est procédé à leur expulsion", rappelle-t-il.
Robert Ménard s'était opposé à cette union, initialement prévue le 7 juillet. Il soupçonnait un mariage "blanc", malgré le feu vert du parquet.
Le couple réfute tout mariage de complaisance
"C'est pas correct du tout", avait de son côté répondu le fiancé, interviewé par BFMTV.
Expliquant être "arrivé sur le territoire français à 16 ans", l'Algérien a reconnu quelques "erreurs de jeunesse", mais a affirmé ne pas être un "délinquant".
"Ce n'est pas du tout du ressort de Robert Ménard de juger si c'est un mariage blanc", a pour sa part jugé la fiancée. "Il me semble que nous avons suffisamment apporté de preuves pour prouver le contraire", a-t-elle dit, évoquant une enquête menée par les services de la mairie qui avait conclu qu'il n'y avait pas "suffisamment d'indices sérieux" pour présumer qu'il s'agissait d'un mariage blanc.
"Ce n'est pas le problème du mariage blanc, c'est le fait qu'on oblige un maire à marier quelqu'un qui est non seulement en situation illégale, mais qui est aussi depuis août dernier l'objet d'une obligation de quitter le territoire", avait ensuite argué le maire de Béziers.
L'article 12 de la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH) stipule qu'il est "impossible d'interdire à une personne de se marier sous prétexte de sa religion, de sa couleur de peau ou de sa situation aux yeux de l'administration du pays dans lequel il vit".