«Ma fille il ne l'a pas tuée, il l'a massacrée»

Anne-Lorraine Schmitt a été tuée de 34 coups de couteau dans une rame du RER D, en 2007. - -
Le procès de Thierry Devé-Oglou, meurtrier présumé d’Anne-Lorraine Schmitt, débute ce lundi devant la cour d’assises de Pontoise (Val d’Oise). Il y a trois ans, cette étudiante en journalisme avait été retrouvée en gare de Creil (Oise), après avoir été poignardée de 34 coups de couteau dans un wagon du RER D.
Ce dimanche 25 novembre 2007, Thierry Devé-Oglou avait abordé la jeune fille après l'avoir repérée seule dans le wagon. « J’ai envie de faire l’amour avec toi », lui avait-il lancé, couteau à la main. La jeune femme avait été retrouvée une heure plus tard, baignant dans son sang.
« Ce que je crains le plus... »
Philippe Schmitt, le père de la victime, attend depuis trois ans ce procès. Il témoigne sur RMC : « Ce que je crains le plus, c’est qu’Anne-Lorraine soit morte pour rien, en ce sens que cet individu retrouve un jour la liberté et que de nouveau il récidive. Quel que soit le verdict prononcé mercredi soir, dans quelques années, un juge d’application des peines pourra détricoter ce qu’un jury populaire aura décidé au nom du peuple français. C’est cela qui nous inquiète. Nous savons très bien qu’Anne-Lorraine ne reviendra pas, mais ce qui nous intéresse, c’est la sécurité de nos filles et de toutes les femmes qui prennent la ligne D du RER. J’estime que c’est une bombe à retardement ».
« C'est un moment qu'on revit tous les dimanches »
« Anne-Lorraine, il ne l’a pas tuée, il l’a massacrée. Ça fait trois ans que j’attends ce moment, je crois qu’il verra dans mon regard tout ce que je ressens. Il nous a déjà condamné au chagrin perpétuel en lui faisant subir des violences inouïes, parce que pour ainsi dire, il l’a saignée. Pour moi, c’est un pervers, sa première explication que son avocat lui a fait modifier. Il a regardé un film pornographique qui se passait dans un train. Il a eu envie d’aller revivre ce qu’il avait vu. Il est parti à Goussainville armé de son couteau. Voyant le train passer, il a cherché une proie. Pour moi, il y a préméditation, c’est incontestable.
C’est un moment qu’on revit tous les dimanches matin, entre 10 heures, heure à laquelle Anne-Lorraine monte dans le train à Saint-Denis, et 10 heures et demi, tout est fini. Une heure. Je crois qu’il ne lui a pas laissé beaucoup de chances. Dès qu’elle lui a crié sa peur et lui a demandé de ne pas lui faire de mal, il a commencé à lui donner des coups de couteau. Elle a essayé de se sauver, il l’a poursuivie dans le train. Il lui a donné des coups de grâce pour être sûr qu’elle ne le reconnaîtrait jamais. Ce genre d’individus doit être neutralisé le plus longtemps possible, si ce n’est définitivement ».
Selon l’accusation, Thierry Devé-Oglou, en état de récidive, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu mercredi soir.