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Police-Justice

Lyon: deux policiers blessés et plusieurs interpellations lors de l'acte 69 des gilets jaunes

La place Bellecour à Lyon où ont eu lieu les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre

La place Bellecour à Lyon où ont eu lieu les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre - Philippe Desmazes / AFP

Les deux policiers ont été blessés par des jets de pavés, au moins quatre personnes ont été interpellés.

Banques dégradées, jets de projectiles, usage de lance à eau et gaz lacrymogènes: des violences ont émaillé samedi après-midi l'acte 69 des "gilets jaunes" à Lyon, qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes.

Deux policiers ont été blessés par des jets de pavé, dont l'un à la main, a-t-on appris auprès de la préfecture. Côté manifestants, un "Comité de liaison contre les violences policières" a recensé 20 blessés, en se basant sur des informations de "street medics" (des secouristes de manifestations). Mais les autorités n'avaient connaissance que de trois cas.

Un adolescent de 16 ans a subi une double fracture de la mâchoire d'un tir de LBD, a indiqué son père qui a critiqué l'attitude des forces de l'ordre qui ont gêné, a-t-il affirmé, l'arrivée des secours. Il compte porter plainte. Quatre personnes ont par ailleurs été interpellées, selon la préfecture.

Le choix du département du Rhône (69) pour l'acte 69

Après le départ du cortège place Bellecour, qui se dirigeait vers les quais du Rhône, les forces de l'ordre ont avancé leur véhicule lance à eau pour empêcher les manifestants de progresser.

Cible de projectiles, notamment de nombreuses bouteilles en verre, les CRS ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et fait usage de la lance à eau au milieu des badauds qui se promenaient dans le coeur du centre-ville. Deux banques ont ensuite été dégradées dans une rue piétonne et les tensions se sont poursuivies place Bellecour où une grosse centaine de manifestants sont restés jusqu'à la nuit sous étroite surveillance de la police.

"Nous sommes face à des manifestants très radicaux qui veulent dégrader et s'en prendre aux forces de l'ordre", estimait la préfecture.

Des manifestants dénonçaient, eux, des provocations de la part de la police. Pour ce 69e samedi de mobilisation, des appels avaient été lancés par tracts et sur les réseaux sociaux afin de donner au rassemblement lyonnais une envergure nationale, en référence au numéro du département du Rhône (69).

Chez les manifestants, certains semblaient prêts à en découdre comme l'un d'entre eux, très remonté, lançant à des jeunes qui filmaient la scène: "Venez avec nous, on va faire chauffer".

Des dégradations dans le centre-ville

D'autres, irréductibles "gilets jaunes", qui continuent de se mobiliser chaque samedi, préféraient s'éloigner, retirer leurs gilets et parler du fond.

"En ce moment, on joue notre vie. On ne peut pas laisser le gouvernement faire des choses comme ça. La réforme de l'assurance-chômage en avril. Et quand il aura fini avec les retraites, ce sera la Secu", prédit Louis, venu de Valence avec deux autres manifestants.

"Les municipales sont une échéance importante. Déjà c'est toujours important les élus qu'on a. Et ensuite, ça fait les grands électeurs et le Sénat va changer de bord parce qu'ils vont prendre une déculottée" lors des prochaines sénatoriales en septembre, avance-t-il.

Un journaliste de Lyon Mag, présent sur place, a notamment filmé des scènes de dégradations survenues rue Victor-Hugo dans le centre ville: 

Comme depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", la presqu'île de Lyon et ses rues commerçantes font l'objet les samedis d'un périmètre d'interdiction de manifester.

H.G. avec AFP