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Police-Justice

Liès Hebbadj condamné à une amende pour abus de confiance

Liès Hebbadj, un commerçant dont le nom a été associé à des soupçons de polygamie, a été condamné mercredi à une amende de 700 euros pour "abus de confiance", après avoir réglé des frais d'avocats avec le chéquier de l'association qu'il présidait. /Photo

Liès Hebbadj, un commerçant dont le nom a été associé à des soupçons de polygamie, a été condamné mercredi à une amende de 700 euros pour "abus de confiance", après avoir réglé des frais d'avocats avec le chéquier de l'association qu'il présidait. /Photo - -

NANTES (Reuters) - Liès Hebbadj, un commerçant dont le nom a été associé à des soupçons de polygamie, a été condamné mercredi à une amende de 700...

NANTES (Reuters) - Liès Hebbadj, un commerçant dont le nom a été associé à des soupçons de polygamie, a été condamné mercredi à une amende de 700 euros pour "abus de confiance", après avoir réglé des frais d'avocats avec le chéquier de l'association qu'il présidait.

Deux mois de prison avec sursis avaient été requis le 20 octobre à l'encontre du commerçant de Rezé (Loire-Atlantique), dont la compagne avait contesté en avril une contravention de 22 euros pour avoir conduit une voiture voilée d'un niqab.

L'homme avait alors été menacé d'être déchu de sa nationalité française par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui avait invoqué sa "polygamie".

Le trésorier de l'Association culturelle des musulmans de Rezé (ACMR), qui avait réclamé un euro symbolique de dommages et intérêts, a vu sa demande rejetée par le tribunal correctionnel de Nantes. Il avait dit lors du procès ne pas avoir donné son accord pour prêter 1.700 euros à Liès Hebbadj, contrairement à ce que ce dernier a déclaré lors de sa garde à vue.

L'avocate de Liès Hebbadj, qui avait plaidé la relaxe de son client, a annoncé son intention de faire appel du jugement.

"La relaxe s'imposait, car M. Hebbadj et sa compagne avaient utilisé deux chèques qu'ils avaient immédiatement remboursés, avant-même le dépôt de la plainte", a dit Cécile de Oliveira aux journalistes. "Il s'agissait d'une man?uvre comptable, et non d'une infraction."

Liès Hebbadj, qui vit avec son épouse légitime et ses trois "maîtresses", est par ailleurs mis en examen dans deux autres enquêtes, sur une fraude aux prestations sociales et le viol présumé d'une ex-compagne.

La première affaire, toujours à l'instruction, pourrait ne pas être jugée avant 2012 compte tenu de l'encombrement de l'institution judiciaire, a dit Cécile de Oliveira. La seconde pourrait se terminer "sur un non-lieu", considère l'avocate.

Lors du procès, elle avait dénoncé le "traitement particulier" fait à son client. "Depuis plusieurs mois, le pouvoir a revendiqué de faire de Liès Hebbadj un jouet judiciaire, pour qu'on puisse suivre le feuilleton dont il fait l'objet ", avait-elle déclaré.

Le vice-procureur Ivan Auriel avait pour sa part fait valoir dans ses réquisitions: "Il a été dit dans ce dossier que le parquet avait fait preuve d'un acharnement judiciaire anormal et exorbitant, compte tenu du faible préjudice".

"Mais il ne s'agit pas d'acharnement, mais de prendre en compte la souffrance d'une communauté blessée dans son honneur".

Guillaume Frouin, édité par Gilles Trequesser