Les gens du voyage de bordeaux déboutés par la justice

BORDEAUX (Reuters) - Les gens du voyage qui réclamaient une aire d'accueil pour installer leurs caravanes à Bordeaux ont été déboutés mercredi par le tribunal administratif de la ville qu'ils avaient saisi en référé.
Le tribunal avait mis sa décision en délibéré après avoir entendu les deux parties durant la matinée pendant que 250 à 300 membres de la communauté venus parfois de plusieurs régions de France s'étaient regroupés en signe de solidarité devant la mairie de Bordeaux en brandissant des drapeaux français.
Leur avocat Pierre Blazy a souligné que le juge avait pris sa décision sur la foi de ce qu'on dit les représentants de la Ville de Bordeaux et de la Communauté urbaine de Bordeaux, à savoir que le terrain de 2 hectares proposé était apte à les recevoir mais tout en reconnaissant qu'il restait à aménager.
"Nous sommes écoeurés. Tout cela est illogique. Les terrains qu'on nous propose ne sont pas adaptés à nous recevoir. Des villes ont des aires de grand passage très bien équipées, pourquoi pas Bordeaux ?", a déclaré à Reuters Jean Avrillas, porte-parole des gens du voyage.
Lundi, environ un millier de personnes issues de 140 familles avaient refusé la proposition du maire UMP Alain Juppé d'installer leurs 280 caravanes sur le parking de la Foire internationale ou sur un terrain dit de grand passage qu'ils ont jugé trop petit, insalubre et inadapté.
La veille, ils avaient érigé un barrage filtrant dans les deux sens sur le pont d'Aquitaine situé sur la rocade bordelaise après avoir été refoulés du terrain où ils comptaient s'installer durant une quinzaine de jours.
"Le tribunal dit dans ses attendus qu'en refusant les propositions de la mairie, ils ont contribué à se mettre dans la situation où ils se trouvent", a dit Hugues Martin, le premier adjoint au maire de Bordeaux.
Depuis dimanche, ils séjournent sous la surveillance des CRS sur les bords des voies d'accès à la Foire de Bordeaux et au centre commercial voisin après avoir quitté sur décision de justice un camp qu'ils avaient installé à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) depuis le début du mois.
"Nous avons décidé de nous rendre tous dès demain matin sur le terrain qu'a proposé la mairie et de commencer à nous y installer pour démontrer qu'il n'est pas assez grand pour nous accueillir", a dit Jean Avrillas.
Claude Canellas, édité par Yves Clarisse