Les carnets de l'ex-comptable de bettencourt réapparaissent

Me Georges Kiejman, avocat de Liliane Bettencourt, montre à la presse une photocophie des carnets de caisse de l'ancienne comptable de l'héritière de L'Oréal, après les avoir remis à la police. Selon la défense de la milliardaire, la version de l'ex-compt - -
PARIS (Reuters) - Les carnets de l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, un temps introuvables, sont réapparus mercredi dans l'enquête sur les accusations de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Cette affaire, partie d'un conflit familial, a tourné à l'affaire d'Etat et met une forte pression politique sur la majorité en pleine réforme-clef des retraites.
L'avocat de l'héritière de L'Oréal, Me Georges Kiejman, a montré des photocopies des carnets de caisse sur I-télé et le journal Libération en reproduit des extraits dans son édition de jeudi.
C'est dans ces carnets que Claire Thibout, comptable de la milliardaire de 1995 à 2008, dit avoir consigné tous les retraits en espèces effectués sur deux comptes bancaires de la milliardaire et leur usage.
Ces carnets de caisse, que Liliane Bettencourt disait volés et que la comptable affirmait avoir laissé chez la milliardaire, sont entre les mains de la police depuis mercredi, dit-on de source proche du dossier.
Selon Georges Kiejman et Libération, il y figure bien la trace d'un retrait des 50.000 euros retirés sur un compte de Liliane Bettencourt à la BNP, à la date indiquée par la comptable, le 26 mars 2007.
Selon l'ex-comptable, ces 50.000 euros étaient censés avoir été remis à Eric Woerth, trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy, en même temps que 100.000 euros retirés en Suisse.
Me Kiejman et Libération déclarent cependant qu'il est mentionné dans le cahier une série d'usages des 50.000 euros sans rapport avec un financement politique, notamment des achats alimentaires et le paiement d'un relieur.
Libération précise cependant qu'on remarque précédemment un autre retrait de 100.000 euros avec la mention "Bettencourt". La comptable a déclaré à Mediapart qu'elle portait toujours cette mention lorsque l'argent était remis à des hommes politiques, pour qu'il ne reste pas de trace écrite.
Claire Thibout, après son audition par la police en deux temps lundi et son entretien au site Mediapart, était partie en province, mais les policiers sont allés l'y chercher mercredi, a dit à Reuters son avocat Antoine Gillot.
"Ils souhaitent la réinterroger, peut-être sur le décalage entre sa première audition à la police et son entretien à Mediapart", a-t-il dit.
Claire Thibout n'avait pas mentionné à la police les versements en espèces directement aux hommes politiques et notamment à Nicolas Sarkozy quand il était maire de Neuilly (1983-2002), ce qu'elle a avancé à Mediapart.
Une confrontation était envisagée aussi par les policiers avec le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, qui a contesté devant la police les récits de l'ex-comptable, mardi.
Le ministre du Travail Eric Woerth a annoncé mercredi une plainte pour dénonciation calomnieuse. La majorité impute l'affaire à une opération politique et parle de méthodes "fascistes" de la presse, ce qui a déclenché une plainte en diffamation de Mediapart contre le patron de l'UMP Xavier Bertrand.
Thierry Lévêque, édité par Eric Faye