Les accidents mortels dus à l'inattention en progression sur autoroute

Un camion accidenté sur l'A13 en avril 2016 près des Mureaux, en banlieue parisienne - Eric Feferberg - AFP
La vigilance est de mise avant les grands départs en vacances. Les accidents mortels causés par l'inattention, et particulièrement l'usage de téléphones portables et de GPS au volant, ont connu "une nette progression" depuis 2011, note l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Asfa) dans son bilan annuel de l'accidentologie sur le réseau autoroutier.
Les distractions, qui se multiplient avec les équipements électroniques à la disposition du conducteur, ont été à l'origine de 16,9% des accidents mortels sur autoroutes en 2015.
"L'inattention qui représentait environ 4% des accidents mortels depuis plusieurs années est, depuis cinq ans, en cause dans 17% des accidents mortels", souligne l'Asfa, en notant que "ces accidents surviennent principalement en journée et en semaine avec une pointe entre 17h et 20h".
Alcool et drogue dans un accident mortel sur quatre
Cette tendance, intrinsèquement liée à la massification de l'usage de ces technologies, "traduit une modification des comportements généraux des citoyens qui sont aujourd'hui accrochés à un usage instantané du smartphone, y compris en voiture", estime Jean Mesqui, le président de l'Asfa.
L'association note aussi une "hausse préoccupante" des accidents mortels provoqués par l'alcool, les drogues et les médicaments, impliqués dans un accident mortel sur quatre (25%) alors qu'ils en causaient 21% depuis 2006. Dans un cas sur deux, le conducteur est sous l'empire de la drogue.
"L'autoroute est cinq fois plus sûre"
La somnolence (23,6%) et la vitesse excessive (15,5%) - qui peuvent également être liées à la consommation d'alcool, de substances stupéfiantes ou de médicaments - ont été les deux autres principales causes d'accidents mortels. Sur les cinq dernières années, elles en ont été respectivement à l'origine de 26% et 18%.
"Ces tendances vont, avec l'augmentation des vitesses moyennes que l'on constate également, dans le sens d'un relâchement par rapport à la sécurité routière. La sécurité routière n'est plus affichée comme une grande cause nationale et pour le citoyen, il y a un discours autour des voitures plus intelligentes, plus sûre, qui va vers le relâchement. L'autoroute est cinq fois plus sûre (que les autres réseaux routiers) mais si on relâche son comportement, elle ne tardera pas à ne plus l'être."