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Police-Justice

Le meurtrier présumé de deux fillettes mis en examen 22 ans après

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Un homme de 37 ans a été mis en examen dans le cadre de l'enquête sur la mort de Sarah et Saïda en 1991 et 1996 en Isère.

Trahi par son ADN, un homme de 37 ans, interpellé mardi à son domicile de Voreppe, en Isère, a été mis en examen jeudi après-midi. Le suspect prénommé Georges est soupçonné d'avoir assassiné deux fillettes, Sarah et Saïda, en 1991 et 1996, selon une source proche de l'enquête mercredi, confirmant une information du Dauphiné Libéré.

"Il ne reconnaît pas avoir intentionnellement donné la mort. Il dit qu'il ne pensait pas que cette petite fille était décédée et qu'il l'a appris a posteriori", a déclaré son avocat.

L'homme a été placé en garde à vue dans les locaux de la section de recherches de Grenoble, selon la même source. Le procureur de Grenoble devrait tenir une conférence de presse sur le sujet jeudi.

D'après Le Dauphiné Libéré, des analyses effectuées par un laboratoire de Bordeaux ont permis d'identifier un suspect à partir d'ADN et d'empreintes digitales prélevées sur les deux scènes de crimes.

La piste d'un jeune homme circulant en VTT

Le 16 avril 1991, Sarah Syad, 6 ans, avait disparu alors qu'elle jouait près de son domicile à Voreppe. Elle avait été violée et étranglée. Son corps avait été retrouvé dans un bois non loin de chez elle.

Le 24 novembre 1996, Saïda Berch, 10 ans, avait disparu entre son domicile et un gymnase à Voreppe. Son corps avait été retrouvé au bord d'un canal.

A l'époque de la mort de Saïda, un rapprochement avait été opéré avec le meurtre de Sarah cinq ans plus tôt, les deux corps ayant été retrouvés dans des zones très proches. Les gendarmes étaient alors sur la piste d'un jeune homme, âgé de 13 à 18 ans, circulant en VTT, qui avait été aperçu aux côtés de Saïda peu avant sa mort.

Selon Le Dauphiné Libéré, le suspect aujourd'hui en garde à vue, avait alors été entendu par les enquêteurs comme bon nombre d'habitants mais aucun élément n'avait permis de le confondre.

L'espoir des familles

Neuf disparitions ou meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996 restent à ce jour non élucidés. En 2008, le parquet général de Grenoble avait regroupé ces dossiers, dénommés "Les disparus de l'Isère". Les investigations alors menées par la cellule de la gendarmerie "Mineurs 38" avaient permis d'écarter l'hypothèse d'un tueur en série pour "l'ensemble" des meurtres ou disparitions de cinq filles et de quatre garçons, alors âgés de 5 à 16 ans.

Mais elles n'avaient pas écarté l'idée d'un auteur commun pour certains meurtres. L'analyse de ces éléments génétiques plus de 20 ans après les faits a permis, selon des informations du Parisien, de mettre en cause un voisin et ami des frères des jeunes victimes, à l'époque âgé de moins de 16 ans.

L'arrestation d'un suspect mardi "ouvre un champ de l'enquête et un espoir très important pour les familles", a réagi mercredi soir Me Didier Seban, avocat de cinq familles de victimes. "L'auteur pourrait être mis en cause dans d'autres affaires de l'Isère", estime-t-il parlant des similitudes des dossiers de "jeunes filles d'origine maghrébine disparues au pied d'une cité".