Le directeur qui dénonçait la radicalisation de son IUT accusé de manipulation

L'IUT de Saint-Denis. - Google StreetView
Soupçonné de manipulation, le directeur de l'IUT de Saint-Denis est dans la tourmente. La police judiciaire de Seine-Saint-Denis s'est rendue vendredi après-midi dans les locaux de l'IUT pour se faire remettre plusieurs pièces, notamment des tapis de prière et une bande-vidéo, selon des sources policières et proches du dossier.
Cette saisie intervient après le dépôt, vendredi matin, d'une main courante par la direction de Paris 13, dont dépend l'IUT. Depuis près de deux ans, l'IUT est secoué par une crise interne, qui oppose son directeur Samuel Mayol à deux enseignants du département "techniques de commercialisation". Il les accuse de s'être fait payer des heures de cours qu'ils n'ont pas assurées et d'avoir laissé une association étudiante, L'Ouverture, faire du prosélytisme religieux musulman.
Le directeur s'est notamment élevé contre la présence de tapis de prière dans le local de l'association, également accusée de vendre sans autorisation des sandwichs halal. Samuel Mayol affirme également être l'objet de menaces de mort et d'agressions -la dernière date du 10 octobre- sur lesquelles la police enquête.
La vidéosurveillance fait planer le doute
Selon le texte de la main courante, l'université soupçonne Samuel Mayol d'avoir lui-même placé une vingtaine de ces tapis dans le local, le 6 octobre dernier, pour accréditer la thèse de dérives communautaristes et en faire porter la responsabilité aux deux enseignants.
La direction de Paris 13 a conduit une enquête interne, s'appuyant sur l'exploitation des données du lecteur de badge qui commande l'ouverture de la porte du local, des images de la vidéosurveillance des couloirs de l'IUT et sur le recueil de plusieurs témoignages internes.