La demande de renvoi du procès Balkany a été rejetée

Le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany et son avocat entourés de journalistes à l'occasion de l'ouverture du procès ce lundi. - JACQUES DEMARTHON / AFP
Le procès Balkany sera finalement maintenu. Dans les premières minutes de l'audience, sa tenue demeurait cependant incertaine car l'avocat d'Isabelle Balkany plaidait une demande de renvoi estimant que "le climat actuel" ne permet pas de juger "sereinement" sa cliente. La première adjointe à la mairie de Levallois-Perret est en effet absente ce lundi après avoir fait une tentative de suicide le 1er mai dernier.
"Malheureusement, et jusqu'à ce matin, nous étions dans le doute et l'espoir qu'elle puisse venir", a indiqué Me Pierre-Olivier Sur.
Mais les magistrats ont finalement rejeté la demande de renvoi du procès. Une décision qu'Éric Dupont-Moretti, l'avocat de Patrick Balkany, a dit ne pas comprendre ce lundi face à la presse. En conséquence, l'avocat demande au président du tribunal de "se déporter".
"J'étais convaincu qu'il serait ordonné ce renvoi', a répété l'avocat, furieux. "Il a retrouvé sa femme au sol, inanimée, il la pensait morte. J'ai donc pensé que pour lui c'était compliqué d'affronter un procès".
Au cours d'une intervention d'une vingtaine de minutes, l'avocat d'Isabelle Balkany avait affirmé qu'elle voulait "faire face à ses juges" mais en est dans l'incapacité pour l'instant. Incapacité physique prouvée par un certificat médical fourni à la cour qui précise qu'Isabelle Balkany est "en incapacité de marcher seule" et souffre d'une "paralysie partielle du côté droit". Incapacité également psychique.
"Elle est très mal, elle souffre d'un syndrome post-traumatique classique après une tentative de suicide", poursuit le conseil, qui précise qu'Isabelle Balkany est hospitalisé dans une structure psychiatrique.
Plus de 2000 messages haineux
Me Pierre-Olivier Sur est ensuite revenu sur les innombrables messages reçus par Isabelle Balkany au lendemain de sa tentative de suicide. 1400 emails, 900 SMS, pour certains comprenant des messages de haine ou antisémites. "Vous êtes dans la même veine que les Rothschild, vous avez le même sang, sale juive", "Voleuse, escroc, dommage que vous ayez échoué", "J'espère qu'elle est morte", lit laconiquement l'avocat. "Je n'ai pas d'exemple de lynchage médiatique aussi fort dans une affaire financière pénale", insiste l'ancien bâtonnier de Paris.
Si le renvoi était rejeté, "j'accepterai d'être jugée en mon absence", a fait savoir Isabelle Balkany, par le biais de son avocat.
Me Eric Dupond-Moretti, conseil de Patrick Balkany, s'est associé à cette demande de renvoi. "Il n'y a pas d'humanité, sans preuve d'humanité", a lancé le ténor, paraphrasant Jean Costeau. Et de poursuivre: "Entre la justice et sa femme, il a choisi sa femme (...) Je ne vous demande pas la lune, elle a besoin de lui", a encore plaidé Me Dupond-Moretti.