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Police-Justice

L'ancien dictateur du panama Manuel Noriega en procès à Paris

L'avocat de l'ancien dictateur panaméen Manuel Noriega, Olivier Metzner, s'adresse aux médias au premier jour du procès de son client. Noriega risque dix ans de prison pour blanchiment d'argent. /Photo prise le 28 juin 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes

L'avocat de l'ancien dictateur panaméen Manuel Noriega, Olivier Metzner, s'adresse aux médias au premier jour du procès de son client. Noriega risque dix ans de prison pour blanchiment d'argent. /Photo prise le 28 juin 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -

PARIS (Reuters) - Le procès de l'ancien dictateur du Panama Manuel Noriega, extradé vers la France en avril après 18 ans de prison aux Etats-Unis et...

PARIS (Reuters) - Le procès de l'ancien dictateur du Panama Manuel Noriega, extradé vers la France en avril après 18 ans de prison aux Etats-Unis et poursuivi pour blanchiment du produit du trafic de drogue, s'est ouvert lundi à Paris.

L'ex-dirigeant, âgé de 76 ans, encourt jusqu'à dix ans de prison, la peine déjà prononcée par défaut en 1999 par le tribunal correctionnel de Paris pour ce même dossier. Il est rejugé à sa demande.

Costume bleu, cravate rouge, cheveux grisonnants et silhouette voûtée, il a répondu à l'interrogatoire d'identité.

Ses avocats ont commencé à plaider la nullité de son extradition au motif qu'il était anciennement chef d'Etat et bénéficiait selon eux du statut de prisonnier de guerre.

Homme fort du Panama durant la décennie 1980, le général Noriega, qui fut un temps agent de la CIA, est soupçonné d'avoir abrité en France à la fin des années 1980 avec sa femme plus de cinq millions d'euros sur des comptes bancaires.

Il aurait acquis avec de l'argent "sale" trois logements de luxe à Paris situés Quai d'Orsay, quai de Grenelle et rue de l'Université.

Arrêté en 1990 au Panama après une intervention militaire américaine, Manuel Noriega a été condamné en 1992 à 40 ans de prison par un tribunal de Miami, une peine ramenée ensuite à 30 ans et achevée en septembre 2007.

Il a combattu vainement ensuite la demande d'extradition française devant les juridictions américaines, avant d'être finalement transféré à Paris fin avril et placé en détention.

Ses avocats, dont Me Olivier Metzner, omniprésent dans les grands procès ces dernières semaines, entendent soutenir que Manuel Noriega doit bénéficier de l'immunité accordée aux chefs d'Etats, même si elle ne concerne que ceux qui sont en exercice.

La défense a aussi avancé dans le passé qu'il devait être considéré comme prisonnier de guerre aux Etats-Unis et devait donc rentrer en priorité dans son pays. Le Panama a déposé une demande d'extradition pour d'autres affaires.

Me Olivier Metzner estime aussi que les faits sont prescrits, trop anciens pour être jugés.

Thierry Lévêque, édité par Sophie Louet