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Police-Justice

Jura: les cochons l'ont rendu sourd, estime la justice

Serge Personeni a expliqué avoir été rendu sourd par les cris des 4.000 cochons et porcelets dont il avait la charge.

Serge Personeni a expliqué avoir été rendu sourd par les cris des 4.000 cochons et porcelets dont il avait la charge. - -

Le tribunal des Affaires de sécurité sociale a jugé que l'employeur d'un ouvrier agricole chargé de garder 4.000 cochons, est responsable de la surdité de son employé et a commis une "faute inexcusable".

Les cochons l'ont rendu sourd et la responsabilité en incombe à son employeur. C'est ce qu'a décidé un tribunal des Affaires de sécurité sociale (Tass) du Jura, rapporte Le Progrès.

La justice considère que Serge Personeni, ancien porcher de Saint-Laurent-en-Grandvaux, a bien été rendu sourd par le bruit des 4.000 cochons dont il s'est occupé dans des porcheries du Doubs et du Jura de 1985 à 2008 (avec interruptions). Une "faute inexcusable" a été retenue à l'encontre de son employeur, la société Pelizzari , basée en Haute-Savoie, propriétaire de porcheries dans toute la France.

Cinq ans de combat judiciaire

L'affaire était passée en juin dernier devant le tribunal de Lons-Le-Saunier. La procédure durait depuis cinq ans et la surdité de cet homme de 59 ans avait finalement été reconnue en 2012. Contestant sa responsabilité, la société Pelizzari avait fait valoir que cette surdité avait été causée par "son activité antérieure, quand il était bûcheron à son compte et utilisait des machines bruyantes".

Mis en délibéré jusqu'à ce 11 septembre, le jugement donne donc raison à l'employé qui expliquait à l'époque que "le bruit des machines qui préparent les repas" associé à celui des "4.000 cochons" dont il avait la charge et aux "cris stridents des porcelets", l'avait rendu sourd. ". Aucune protection particulière n'avait été mise en place pour le protéger contre le bruit avait aussi expliqué Serge Personeni. L'inspection du travail avait quant à elle qualifié ces conditions comme "incompatibles avec la dignité humaine".

David Namias