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Police-Justice

Jeune homme disparu à Nantes: des associations annoncent déposer une plainte collective

Des personnes tiennent une banderole "Où est Steve ?" à Nantes, le 29 juin 2019, plus d'une semaine après la disparition du jeune homme à Nantes. (Photo d'illustration)

Des personnes tiennent une banderole "Où est Steve ?" à Nantes, le 29 juin 2019, plus d'une semaine après la disparition du jeune homme à Nantes. (Photo d'illustration) - Jean-François Monier - AFP

Quatorze personnes avaient été repêchées dans la Loire le soir de la Fête de la musique, après une intervention controversée des forces de l'ordre pour mettre fin à la musique.

Des associations ont annoncé ce mercredi le dépôt d'une plainte collective après l'opération policière controversée du quai Wilson à Nantes où plusieurs participants sont tombés dans la Loire pendant la Fête de la musique, marquée par la disparition d'un jeune homme.

Une vidéo montre une intervention policière pour le moins musclée, tandis que le directeur départemental adjoint de la sécurité publique de Loire-Atlantique s'est défendu de "toute charge". Toujours est-il que quatorze personnes sont tombées dans la Loire et que Steve, 24 ans, est toujours introuvable. 

"La plainte collective va être déposée cet après-midi au parquet de Nantes", a annoncé mercredi Marianne Rostan, avocate des associations Freeform et Media'Son, qui accompagnent des événements de musique électronique.

Environ 140 témoignages recueillis

Selon l'avocate, cette plainte "pour mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique", émane de "85 personnes" qui participaient à la fête dont au moins deux sont tombées dans la Loire. Quelque 140 témoignages ont été recueillis, selon les associations.

L'avocate s'exprimait à la sortie d'une réunion en préfecture avec les associations. "Tous expliquent avoir été extrêmement choqués" par les faits qui se sont produits dans la nuit du 21 au 22 juin sur le quai Wilson où a eu lieu l'opération policière controversée, a souligné Me Rostan.

La Fête de la musique s'était terminée dans la confusion vers 4h30, quand des échauffourées avaient éclaté entre participants et policiers, venus exiger l'arrêt de la musique. 

Les témoins décrivent "un nuage de lacrymogène"

Quatorze personnes avaient été repêchées dans la Loire par les secours durant la nuit.

Les témoins décrivent "un nuage de lacrymogène" et "ce qui est certain, c'est qu'il n'y a eu aucune sommation" des forces de l'ordre, affirme l'avocate. "Les participants répètent qu'ils sont tombés dans la Loire et non qu'ils ont sauté délibérément", ajoute Me Rostan. Selon l'avocate, "le bilan aurait pu être bien plus lourd".

A la sortie de la réunion, le président de l'association Média'son Victor Lacroix a balayé l'argument, selon lequel "la préfecture n'était pas au courant" qu'il y avait une scène techno quai Wilson à la Fête de la musique, et ce depuis 20 ans.

"Ils se dédouanent totalement, pour eux cela ne rentre pas dans la Fête de la musique", a dit Victor Lacroix. Sur les grilles de la préfecture, des amis de Steve, le jeune homme disparu, ont accroché une banderole sur laquelle est écrit "A jamais dans nos coeurs", accompagnée des mots "Justice pour Steve/Victime de la répression/On lâchera rien".

Steve Maia Caniço, 24 ans, n'a plus donné signe de vie depuis la nuit du 21 au 22 juin. L'enquête sur sa disparition se poursuit, selon les associations citant la préfecture.

Avec AFP