Incendie à Strasbourg: la piste criminelle privilégiée, 2 suspects toujours en garde à vue

Les pompiers devant l'immeuble incendié, le 27 février 2020 - Patrick HERTZOG / AFP
La piste criminelle est désormais clairement "privilégiée" par les enquêteurs après l'incendie fulgurant qui a fait cinq morts et sept blessés dans un immeuble de Strasbourg dans la nuit de mercredi à jeudi.
"Une seconde expertise privilégie la piste criminelle" dans cet incendie, a déclaré une source proche du dossier. Le parquet a annoncé la prolongation de la garde à vue des deux suspects, dont une source policière avait indiqué qu'ils étaient âgés d'une cinquantaine d'années.
Interpellés "à proximité des lieux", ils sont entendus en garde à vue pour "destructions de biens par moyen dangereux pour les personnes ayant entraîné la mort a précisé la procureure, Yolande Renzi.
L'hypothèse d'une défaillance électrique écartée
Dès jeudi soir, le parquet de Strasbourg avait spécifié dans un communiqué que les premières observations tendaient "à écarter l'hypothèse d'une simple défaillance électrique".
"Aucun désordre électrique (n'a) été mis en évidence à ce stade" par les investigations des experts, avait fait valoir le parquet.
L'enquête, confiée dans un premier temps à la Sûreté départementale, associe désormais également la Police judiciaire de Strasbourg "en raison de la complexité des investigations à mener", avait ajouté la magistrate.
"Des trafics" dans l'immeuble
Trois hommes et deux femmes ont péri dans l'incendie qui s'est déclenché vers 1 heure jeudi dans cet immeuble des années 70 situé dans le quartier de la gare de Strasbourg. D'après Yolande Renzi, les cinq corps sans vie ont été découverts "à l'intérieur (de l'immeuble) et principalement dans la cage d'escalier" par les sapeurs-pompiers.
Les personnes mortes sont un homme de 30 ans, un autre âgé d'une trentaine d'années et un troisième de 45 ans ainsi qu'une femme de 25 ans et une autre d'environ 70 ans.
Le gestionnaire des copropriétés de cet immeuble, Yves Reutenauer, a évoqué jeudi la présence de "trafics" dans l'immeuble, qui abrite essentiellement des studios et des deux-pièces en location et où un système de vidéosurveillance avait été installé.