"Ils ont cramé mon gagne-pain": à Tours, des véhicules incendiés après la mort d'un jeune homme renversé par la police

Un quartier encore sous le choc. Dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 décembre, plusieurs véhicules ont été incendiés dans le quartier Sanitas, à Tours, après la mort d'un jeune homme percuté par une voiture de police quelques heures auparavant. Au total, 17 véhicules ont été incendiés, "la plupart par propagation" des feux de poubelle, et des jets de mortiers ont également été constatés.
Auprès de BFMTV, un habitant et propriétaire d'un food-truck incendié, qui est resté anonyme, déplore la perte de son "gagne-pain." À notre antenne, il raconte les secondes qui ont précédé le drame.
"On m’a dit: 'Il y a le feu à côté de ton camion, viens vite.' J’ai vu que le feu était partout, c’était trop tard. J’ai commencé à crier et j'ai commencé à péter un câble. J'ai dit: 'ils ont cramé mon gagne-pain, je n'ai que ça pour vivre'", déplore-t-il.
Toujours auprès de BFMTV, ce dernier déplore l'arrivée trop tardive des forces de police sur place. "Le CRS est venu me voir et m'a dit: 'Casse-toi de là.' Quatre ou cinq personnes sont venues me voir, ils m'ont dit: 'calme-toi.' J’ai dit c’est pas vous qui allez me calmer, vous savez ce qui se passe, normalement vous venez avant pour faire la sécurité dans le quartier", ajoute-t-il.
Cet homme n'est pas le seul à avoir été gravement touché par le sinistre. Laurent, qui s'apprêtait à rejoindre ses parents octogénaires pour les fêtes, a également vu son véhicule être réduit en cendres. Même chose pour Marie, qui a perdu ses cadeaux de Noël entreposés dans le coffre de sa voiture.
Troubles psychologiques
Sur le fond de l'affaire, la procureure de la République de Tours, Catherine Sorita-Minard, a indiqué sur X (ex-Twitter) que samedi "vers 7h, un véhicule de police circulant sur la voie publique à Saint-Pierre-des-Corps a heurté une personne" qui, selon "les premières constatations" et "les premiers témoignages recueillis, s'est jetée sur la voiture".
Le jeune homme, né en 2004 et vivant à Joué-lès-Tours, "est décédé dans l'accident". Son père a fait savoir que "son fils était en dépression, et très perturbé depuis quelque temps" et qu'il était parti du domicile samedi matin en passant par une fenêtre, "uniquement vêtu d'un caleçon", selon le communiqué.
Le père du jeune homme a été entendu, ainsi que d'autres témoins, qui ont parlé de "troubles psychiques manifestés par la victime depuis quelque temps, avec des manifestations paranoïaques" et il a aussi été question de "consommation de toxiques, de produits stupéfiants et protoxyde d'azote (gaz hilarant)", précise la procureure.