"Ils essaient de me remettre la mort de Lindsay sur le dos": sa meilleure amie Maïlys continue d'être harcelée

Deux mois après le suicide de Lindsay, victime de harcèlement scolaire, sa meilleure amie, Maïlys, victime elle aussi, est encore la cible d'insultes et de messages haineux sur les réseaux sociaux. "Ils essaient de me remettre la mort de Lindsay sur le dos, que je l'ai incitée à se suicider, que j'étais au courant depuis le début", explique l'adolescente sur BFMTV.
Le 12 mai dernier, Lindsay, 13 ans, collégienne scolarisée à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais, s'est donné la mort après avoir été harcelée par des camarades de l'établissement.
"Est-ce qu'ils vont mettre ces menaces à exécution?"
Pendant plusieurs mois, Lindsay et Maïlys ont été les cibles d'insultes, de moqueries, au sein de l'établissement, et de messages sur les réseaux sociaux. "Au début, ça a commencé avec elle. Mais vu que c'était ma meilleure amie, je la défendais et après, ils se sont attaqués à moi et à nous deux", raconte Maïlys. À plusieurs reprises, Lindsay et sa famille tentent d'alerter l'établissement, mais rien ne change.
"Vers la fin, je voyais qu'elle en avait un peu marre. Mais elle ne voulait pas le montrer. Elle disait qu'elle était forte et qu'elle réussirait", poursuit Maïlys.
Mais en plus de Maïlys, ces messages haineux continuent de cibler Lindsay, deux mois après son suicide: "Il y a d'autres vidéos disant qu'ils allaient la déterrer et la cramer. La nuit, j'ai peur, je me demande ce qu'ils vont faire. Ce sont des menaces. Est-ce qu'ils vont mettre ces menaces à exécution ? On ne sait pas", explique Betty, la maman de Lindsay. Depuis le 13 mai, elle et Maïlys ne se quittent plus.

"Ce n'est pas à moi de partir"
Malgré la disparition de sa meilleure amie et le harcèlement qui continue, Maïlys refuse de changer d'établissement. À la rentrée, elle entrera en 3e, dans le collège où elle était scolarisée avec Lindsay.
"Ce n'est pas à moi de partir. Si je pars, je vais donner aux autres ce qu'ils veulent", estime l'adolescente.
Sur son téléphone, la jeune fille garde précieusement les photos et les vidéos prises avec Lindsay, une manière de l'avoir près d'elle: "Je sens qu'elle est encore avec moi. Même si elle n'est plus là, elle est là."
Depuis le drame, quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide", et une personne majeure pour "menaces de mort". Une enquête administrative a été ouverte par le ministère, tandis que la famille de Lindsay, elle, a déposé plainte contre l'établissement, le rectorat, des policiers et Facebook.
Deux numéros verts dédiés au harcèlement
Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3020, le numéro national de référence.
La personne ou ses proches peuvent contacter gratuitement ce numéro d'écoute et de prise en charge. En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le 3018. Ce numéro est joignable 7 jours sur 7 de 9h à 23h.