Ile-de-France: dans certains quartiers, les difficultés des policiers à faire respecter le confinement

Depuis le début du confinement lié à l'épidémie de coronavirus, il y a neuf jours, plusieurs personnes ont été placées en garde à vue en Ile-de-France pour "mise en danger de la vie d'autrui" après n'avoir pas respecté - à plusieurs reprises - les consignes gouvernementales. Alors que le confinement devrait encore durer plusieurs semaines, les forces de l'ordre franciliennes alertent sur leurs difficultés à le faire respecter dans certaines banlieues parisiennes, notamment en Seine-Saint-Denis et dans les Yvelines.
"On est en mode survie, finie la pédagogie. On est là pour sauver des vies", confie ainsi un policier à BFM Paris. Selon les forces de l'ordre, dans les quartiers dits "sensibles", les contrôles de déplacement suivis de verbalisations se soldent en effet régulièrement par des violences à leur encontre.
Des débordements pour lesquels les policiers disent ne pas avoir suffisamment de bras. Seul un tiers des brigades fonctionnent en effet actuellement, en raison de nombreuses absences liées à des gardes d'enfants, des maladies, et des quatorzaines imposées par le coronavirus.
Des interpellations de plus en plus compliquées
Le week-end dernier, des échauffourées liées à des violations du confinement ont eu lieu à Clichy-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois ou encore Mantes-la-Jolie. Les policiers disent avoir essuyé des mouvements de rébellion, des crachats, et même des tirs de mortiers.
Des habitants ont également mis en place des techniques pour rendre leurs interpellations compliquées, rapportent les forces de l'ordre, telles que de rassemblements sur les toits des immeubles. Mardi, trois jeunes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) âgés de 17 à 19 ans ont ainsi été placés en garde à vue pour "occupation illégale des parties communes" après avoir organisé un barbecue sur le toit de leur résidence.
La Seine-Saint-Denis particulièrement touchée?
Si toute l'Ile-de-France est concernée par ces difficultés à faire respecter le confinement, la situation s'avère particulièrement compliquée en Seine-Saint-Denis. Le préfet a pourtant exclu - pour le moment - la mise en place d'un couvre-feu dans le département. "Le couvre-feu est une cartouche qu’il faut garder", a-t-il déclaré concernant ce dispositif, qui n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour.
Des mesures ont tout de même été prises en Seine-Saint-Denis pour pousser les gens à rester chez eux durant le confinement. Dans les prochains jours, les établissements du département recevant du public comme les bureaux de tabac et les épiceries devront fermer leurs portes à 20h ou 21h. Le but: faire comprendre aux habitants qu'ils n'ont plus rien à faire dehors au-delà de ces heures.