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Huîtres : une forte mortalité qui inquiète

En un mois, Yohan, ostréiculteur au Cap Ferret, a perdu 5 tonnes d’huîtres, soit 20 000 euros environ.

En un mois, Yohan, ostréiculteur au Cap Ferret, a perdu 5 tonnes d’huîtres, soit 20 000 euros environ. - -

Y’aura-t-il des huîtres à la rentrée ? Pas sûr du tout, à en croire les producteurs du bassin d’Arcachon. Depuis plus de trois semaines, les ostréiculteurs subissent des pertes records sur leurs lots d’huîtres marchandes : jusqu’à moins 80% ! La faute à la météo ? Pour l’instant, le phénomène reste inexpliqué.

Au moins une huître sur deux va rendre l'âme ! Depuis plus de trois semaines, les ostréiculteurs subissent des pertes de 50 à 80% sur leurs lots d’huîtres marchandes. Les autres années, le taux de mortalité de l’huître marchande n’excédait jamais 10% et tournait généralement entre 4 et 5%.
Nul ne sait pour l’instant expliquer le phénomène. Mais l'huître est une petite chose fragile, surtout en ce moment, car c'est sa période de ponte. Il lui faut beaucoup de sel. Or avec les intempéries de ces derniers jours, le taux de salinité a baissé dans les bassins. Deuxième hypothèse, l’arrivée brutale de l’été. En trois semaines, la température de l’eau est passée de 18 à 26 degrés.

« 300 kilos de coquilles vides ! »

Yohan est ostréiculteur au Cap Ferret. Devant lui, un conteneur rempli d’huîtres vides : « 300 kilos de coquilles ! On voit bien que l’huître est vide et qu’il ne reste que la coquille. Toutes les semaines c’est la même chose ». En un mois, Yohan a perdu 5 tonnes d’huîtres, soit 20 000 euros environ. Conséquence : pour maintenir leur chiffre d’affaire, les producteurs sont obligés de travailler plus et de faire travailler plus ; ce qui coûte cher. Sylvain est lui aussi ostréiculteur : « On vend toujours la même quantité d’huîtres, sauf qu’il nous en faut beaucoup plus ; donc plus de travail, un coup de la main d’œuvre, au niveau des employés, qui est supérieur ».

« Saura-t-on fournir jusqu’à fin août ? »

Question donc : y’aura-t-il des huîtres à la rentrée ? Pas sûr du tout, selon Denis Bellocq, l’un des plus gros producteurs du bassin : « On est en train de vider les stocks qu’on aurait dû lever fin août. La problématique c’est savoir si on saura fournir jusqu’à fin août ».
Quant au prix, les ostréiculteurs assurent qu’ils n’augmenteront pas, en tous cas pas de manière significative.

J.V. avec Vincent Romain