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Police-Justice

Hortefeux renonce à supprimer deux compagnies de CRS

Face à la grogne des CRS, Brice Hortefeux a décidé lundi soir de renoncer à la suppression de deux compagnies.

Face à la grogne des CRS, Brice Hortefeux a décidé lundi soir de renoncer à la suppression de deux compagnies. - -

La grogne des CRS a fait plier le ministère de l'Intérieur. Brice Hortefeux a décidé ce lundi soir de renoncer à la suppression de deux compagnies. Depuis une semaine, les fonctionnaires multipliaient les actions de protestation. Réactions de leurs syndicats, satisfaits et prudents.

Depuis une semaine, les CRS accumulaient les arrêts maladies, certains refusaient même de s'alimenter pour protester contre la rumeur de suppression de deux compagnies, à Lyon et Marseille. Brice Hortefeux a finalement cédé hier lundi. Les compagnies sur la sellette ne seront pas supprimées.

Le ministre de l'Intérieur a décidé de redéployer 280 postes de CRS, à terme, vers des missions de sécurité publique sur le terrain. L'équivalent de l'effectif des deux compagnies qui devaient disparaître sera greffé sur l'effectif global des 12 000 CRS, par le biais de non-remplacements de départs à la retraite et de mutations.

Lundi, les syndicats avaient été reçus une première fois par le directeur de la Police Nationale, mais ils étaient sortis très déçus. Leur supérieur n'avait pu s'engager sur aucune garantie de maintien des effectifs. La décision était clairement politique. Le ministre de l'Intérieur rappelle alors les syndicats. Retour place Beauvau dans la soirée. Brice Hortefeux a le feu vert de l'Elysée et maintiendra bien les 61 compagnies.

Grâce à « l’esprit de groupe » des CRS

Une victoire que Didier Mangione, le représentant des CRS pour le syndicat SGP Unité Police, explique ainsi : « L’esprit de groupe tout simplement. Je crois qu’à l’époque quand on sortait de l’école c’est les meilleurs qui allaient en CRS, ça a toujours existé… Je crois que vivre 240 jours les uns avec les autres ça forge une cohésion de groupe. Le danger était que les organisations syndicales soient vite dépassées. On sentait vraiment une pression. On recevait beaucoup de messages des autres services comme la police des airs et des frontières, la police parisienne. Ça bouillonnait et je pense que les collègues seraient descendus dans la rue. »

« Les diminutions d’effectifs programmées continueront »

« Une décision sage, courageuse et qui rend hommage au travail quotidien de ces policiers sur le terrain », ajoute Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance : « Je parle du comportement exemplaire notamment lors des sommets internationaux, lors des manifestations et des grèves de l’automne dernier. Ça joue aussi beaucoup en leur faveur. A notre connaissance, il n’y a aucune contrepartie à ce jour. Si ce n’est qu’évidemment les diminutions d’effectifs programmées continueront. »

La Rédaction et C. Andrieux