Guyane: 11 policiers adjoints soupçonnés de trafic de stupéfiants mis en examen

Ils sont suspectés d'avoir utilisé leur statut pour dispenser les mules des contrôles de sécurité à l'aéroport de Cayenne. Onze policiers adjoints soupçonnés d'avoir aidé à acheminer de la drogue de Guyane vers la métropole ont été mis en examen et placés en détention provisoire, a indiqué ce samedi le parquet de Créteil (Val-de-Marne), confirmant une information de France Info.
Deux autres personnes ont également été mises en examen et incarcérées, dont un individu interpellé à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
Ce dernier accueillait chez lui les mules qui se rendaient à son domicile à leur arrivée à l'aéroport d'Orly pour y déposer de la cocaïne, récupérée en moins d'une heure puis distribuée aux revendeurs, a précisé le parquet de Créteil.
Les individus mis en cause sont âgés de 21 à 35 ans.
10 kilos de cocaïne saisis
Les forces de l'ordre ont opéré un coup de filet du 27 au 29 juin, à Cayenne et Aubervilliers, permettant 13 interpellations.
Lors des perquisitions, elles ont notamment saisi deux sacs contenant chacun 2 kg de cocaïne cachés dans le faux plafond de toilettes à l'aéroport de Cayenne ainsi qu'un récipient contenant 1,8 kg de cocaïne sous forme liquide.
Au total, 10 kg de cocaïne et près de 60.000 euros en espèces, dont 30.000 euros à Aubervilliers, ont été saisis, a détaillé le parquet de Créteil.
Les mises en examen font suite à l'ouverture de deux informations judiciaires par le parquet de Créteil, en décembre 2022 et janvier 2023, notamment pour trafic de stupéfiants, importation de stupéfiants en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs, blanchiment, corruption passive et violation du secret professionnel.
15% à 20% de la cocaïne?
Depuis le 1er novembre, un dispositif "100% contrôle des passagers" a été mis en place à l'aéroport de Cayenne pour endiguer le flux de cocaïne au départ de la Guyane, poussant les trafiquants à trouver d'autres moyens pour faire embarquer la drogue sur les vols vers la métropole.
Selon un rapport sénatorial de 2020, 15% à 20% de la cocaïne arrivant dans l'Hexagone transiterait par la Guyane.