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Police-Justice

Gaza: manifestation pro-palestinienne interdite à Paris

Une manifestation de soutien aux Palestiniens, le 16 juillet 2014 à Paris.

Une manifestation de soutien aux Palestiniens, le 16 juillet 2014 à Paris. - -

La préfecture de police de Paris a interdit vendredi une manifestation de soutien aux Palestiniens, prévue samedi dans la capitale. Elle a jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour que la manifestation se déroule en toute sécurité.

Après les heurts survenus dimanche devant deux synagogues parisiennes, la préfecture de police de Paris a annoncé vendredi l'interdiction d'une manifestation pro-palestinienne, prévue samedi dans la capitale.

"Les conditions pour que le projet de manifestation prévu demain à Paris se déroule en toute sécurité ne sont aujourd'hui pas réunies", a déclaré la préfecture de police.

François Hollande, en déplacement au Niger, a invoqué des "risques pour l'ordre public" pour justifier cette interdiction vendredi. "Il ne peut pas y avoir d'importation du conflit en France, il ne peut pas y avoir des manifestations qui se font face et des risques pour l'ordre public", a annoncé le chef de l'Etat.

"Qu'il y ait de l'émotion, qu'il y ait de la part d'une partie de nos compatriotes la volonté d'en appeler aussi au cessez-le-feu, je peux comprendre", a-t-il dit. Mais, selon le président de la République, "nous ne pouvons pas rester indifférents lorsque nous avons des manifestations qui sont opposées et qui ont visiblement des objectifs qui ne sont pas simplement de manifester".

"Risques graves" de trouble à l'ordre public

La préfecture de police de Paris a précisé que sa décision avait été prise "à l'issue d'une procédure contradictoire qui s'est tenue" jeudi. "Au vu des risques graves de trouble à l'ordre public qu'engendrerait sa tenue dans un contexte de tension accrue, le préfet de police a décidé d'interdire la manifestation prévue demain entre Barbès et la place de l'Opéra", a t-elle poursuivi.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'était prononcé en faveur de l'interdiction de la manifestation vendredi sur Europe 1. Il a cependant annoncé jeudi qu'il n'y aurait pas "d'interdiction générale" des manifestations de soutien aux Palestiniens.

D'autres manifestations sont prévues vendredi et samedi, dans plusieurs grandes villes françaises.

Vendredi, le ministre de l'Intérieur a néanmoins jugé "intolérables" les "actes violents" survenus dimanche dernier à la fin d'une manifestation pro-palestinienne. Des incidents avaient éclaté devant deux synagogues, dont l'une située rue de la Roquette dans le XIe arrondissement de Paris.

"La colère est très grande"

De leur côté, les organisateurs de la manifestation de soutien aux Palestiniens ont annoncé qu'ils allaient introduire un référé liberté - recours en urgence - devant la justice administrative vendredi, après l'interdiction prononcée par la préfecture.

"Compte-tenu de l'escalade à Gaza, la colère est très grande et va vouloir s'exprimer. Que la manifestation soit autorisée ou non, il va y avoir des centaines ou des milliers de jeunes qui vont converger vers Barbès samedi", a prévenu Alain Pojolat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Le parti est l'une des organisations qui appellent à manifester.

Les organisateurs ont dénoncé une décision "qui s'oppose à une liberté fondamentale", selon leur avocat Hosni Maati, lors d'une conférence de presse. La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a elle aussi déploré l'interdiction du rassemblement, qui constitue selon elle "une entrave manifeste à une liberté constitutionnelle et un déni de la réalité".

Des rassemblements interdits à Sarcelles

Une autre manifestation de soutien aux Palestiniens, prévue dimanche devant la gare de Garges-Sarcelles (Val-d'Oise), et un rassemblement pro-israélien organisé simultanément et au même endroit par la Ligue de défense juive (LDJ), ont également été interdits vendredi.

"Le risque avéré de trouble à l'ordre public que pourrait représenter cette manifestation ainsi que les réactions qu'elle pourrait engendrer, m'ont encouragé, conformément aux directives du ministre de l'Intérieur, à interdire tout rassemblement dimanche en lien avec le conflit au Proche-Orient", a déclaré le maire PS de Sarcelles, François Pupponi, dans un communiqué.

V.P. avec AFP