Fusillade dans la Somme: qui est le tireur présumé?

Les forces de l'ordre sur les lieux de la fusillade, à Roye, le 25 août. - Philippe Huguen - AFP
Les coups de feu ont fait quatre morts. Mardi soir, un homme a ouvert le feu dans un campement de gens du voyage à Roye, dans la Somme, tuant froidement 4 personnes, dont un bébé de neuf mois et un gendarme, et en blessant grièvement deux autres.
Selon les premiers éléments de l’enquête, basés sur des témoignages, une violente querelle aurait éclaté au sein du camp, situé à proximité de l’autoroute A1. Le forcené, qui se trouvait peut-être en état d'ébriété, est arrivé sur les lieux du drame en fin d’après-midi, avant de tirer sur les membres d’une même famille, tuant un homme, une femme et un bébé. La jeune femme, son bébé, et son deuxième enfant, âgé de 3 ans et gravement blessé, se trouvaient dans une caravane lorsque le tireur a fait feu.
Lorsque les gendarmes sont arrivés sur place, l’homme les a également pris pour cible. Deux gendarmes ont été grièvement blessés, et l’un d’eux, âgé de 44 ans, a succombé à ses blessures un peu plus tard dans la soirée.
Inconnu des services de police
Selon nos informations, le suspect, âgé de 72 ans, n’a pas d’antécédents judiciaires et est inconnu de la police et de la justice. Le mobile du conflit reste pour l’heure inconnu, mais il semblerait qu’un différend existait depuis plusieurs mois entre l’auteur des coups de feu et l’homme qui a été abattu.
Contrairement à ce qui a été avancé mardi soir, le tireur présumé n’appartient pas à la communauté des gens du voyage mais vivait dans le camp depuis plusieurs années et avait adopté leur style de vie nomade. "Le tireur vivait dans le camp. Il n'avait cependant pas de lien de parenté" avec les trois autres membres de la communauté tués à coups de fusil, une jeune mère de 19 ans, son bébé de 9 mois et son beau-père, a ainsi précisé le procureur de la République d'Amiens, Bernard Farret, ce mercredi.
Par ailleurs, l'individu s’est rendu sur les lieux de la fusillade avec une voiture, qu’il a incendiée après les faits.
Toujours en soins à l’hôpital, le tireur présumé, grièvement blessé pendant son interpellation, n'a pas encore été entendu par les enquêteurs ce mercredi matin, mais sera placé en garde à vue dès que les gendarmes auront obtenu le feu vert des médecins.
Communauté "sédentarisée"
Lors d'une conférence de presse donnée dans la matinée, ce mercredi, l'adjoint au maire de la commune de Roye, Pascal Delnef, a fait part d'un "sentiment d'immense tristesse" et d'une "communauté meurtrie" par la perte de trois de ses membres.
Il a par ailleurs précisé que cette fameuse communauté de gens du voyage présente dans la commune est en fait constituée de familles sédentarisées, avec environ cinq caravanes installées depuis plusieurs années. "C'est une petite communauté sédentarisée. Ils font partie de notre univers royien", a ainsi indiqué Pascal Delnef. Selon lui, le drame "aurait pu arriver dans un immeuble" car les gens qui vivaient dans ce camp ne posaient pas de problème particulier. "La cohabitation était bonne, comme elle peut l'être" avec une population vivant aux marges de la commune.
Le maire de Roye, Jacques Fleury, contacté par l'AFP sur son lieu de vacances, a quant à lui précisé que le camps était en "maintenance" au moment des faits. "Il s'agit d'une aire de 22 places, fermée pour maintenance comme chaque année. Les incidents sont arrivés juste à côté, où il y a un peu de place, et où se sont installées les caravanes", a déclaré Jacques Fleury. Avant d'ajouter: "Nous connaissons la famille (décimée par la fusillade, NDLR). Ils venaient régulièrement au centre social, c'étaient des gens sans histoire".