Euro: la mairie de Marseille voudrait bannir les écrans des terrasses des cafés

Le Vieux-Port de Marseille. - JeanneMenjoulet&Cie - Flickr - CC
MISE A JOUR - Interrogée par l'AFP à la mi-journée, ce mercredi, Marie-Louise Lota, adjointe au maire de Marseille chargée des Emplacements publics, a rectifié le tir. Elle a expliqué qu'il ne s'agissait que de "conseils de sécurités" et non d'une interdiction formelle.
Les cafetiers de Marseille sont furieux. Ils viennent de recevoir un courrier de la municipalité leur notifiant l'interdiction d'installer des comptoirs et des téléviseurs à l'extérieur de leurs établissements, pendant toute la durée de l'Euro de football. Et ce, même en cas de grosses chaleurs.
"Les comptoirs installés sur les terrasses et servant à la vente d'alcool sont proscrits, de même que les écrans de télévision situés à l'extérieur", écrit Marie-Louise Lota, l'adjointe Les Républicains chargée des Emplacements publics, dans cette circulaire que La Marseillaise a publiée mardi.
La ville se range derrière un arrêté ministériel
L'objectif de la ville de Marseille est de "pacifier l'espace public et d'éviter des attroupements", en raison des menaces terroristes qui planent sur l'Euro.
"Ce n'est pas un arrêté mais une circulaire qui ne fait que rappeler les règles fixées par un arrêté ministériel", se justifie Marie-Louise Lota, interrogée par La Provence.
"[Cet arrêté ministériel] dit que les zones grands écrans ne pourront pas être organisées sur l'espace public ouvert. Vous savez quand même que la France est en état d'urgence... Nous sommes donc obligés d'expliquer aux cafetiers qu'on ne donne pas d'autorisation pour des télés ni aucun mobilier à l'extérieur", ajoute l'élue, qui prend soin de préciser qu'elle agit à la demande de la préfecture.
Colère noire sur le Vieux-Port
Or, la préfecture botte en touche. "C'est la ville qui a la main", se défend une source anonyme interrogée par La Provence, qui assure que l'arrêté ministériel derrière lequel se range la municipalité concerne avant tout les fan zones.
Dans les quartiers animés de Marseille, c'est la douche froide. Christophe, le gérant du "Greenwich", un bistrot de l'Escale Borély, ne cache pas sa colère:
"Pour nous, économiquement, ce serait une catastrophe. J'ai une terrasse de 380 places! On a acheté deux écrans à 2.000 euros pièce! Jamais, à Marseille, en plein cagnard, les gens ne voudront voir un match à l'intérieur", s'emporte-t-il dans les colonnes du quotidien régional.
"Au pire, on prendra des amendes"
Les établissements du Vieux-Port, eux, préviennent qu'il ne changeront rien à leurs habitudes:
"On a subi neuf mois de travaux et là, alors qu'on a l'occasion de faire du chiffre, on voudrait nous empêcher de bosser? Impossible! Au pire, on prendra des amendes", explique, très remonté, un bistrotier basé sur le quai de Rive-Neuve.
A deux jours du match d'ouverture France-Roumanie, la température continue de grimper à Marseille.