ETA: ouverture de procès pour le meurtre d'un policier français

Le procès de six etarras jugés pour le meurtre d'un policier français en 2010, dernière victime de l'organisation séparatiste basque ETA en France, s'est ouvert ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Cinq hommes et une femme comparaissent devant cette cour composée de magistrats professionnels, parmi lesquels Mikel Carrera Sarobe, 42 ans, alias "ata", ex-numéro 1 de l'appareil militaire de l'ETA. "Gola ETA" ("Vive l'ETA", en basque) a lancé l'ancien chef militaire en entrant dans le box des accusés, le poing levé. A l'ouverture des débats, sa camarade Izaskun Lesaca Arguelles, alias "Ane", 39 ans, a pris la parole pour lire une brève déclaration au nom des "six militants de l'ETA". "Nous ne reconnaissons pas la légitimité de la République française pour nous juger. Nous ne reconnaissons que la légitimité du peuple basque", a-t-elle dit, expliquant que les accusés ne se lèveraient pas, comme il est d'usage, lors de l'entrée ou de la sortie de la cour dans la salle d'audience.
Placée sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne, l'ETA est tenue pour responsable de la mort d'au moins 829 personnes, notamment dans des attentats, au nom de sa lutte pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre. Elle a renoncé à la violence en octobre 2011. Sa dernière victime authentifiée est un policier français, le brigadier-chef Jean-Serge Nérin, tué lors d'une fusillade à la suite d'un banal contrôle d'identité en mars 2010 en région parisienne.