Estrosi : « bâtir une équipe de France de la Sécurité »

Le ministre de l'Industrie et maire de Nice, Christian Estrosi, prône l'union sacrée entre le maire, le préfet et le procureur pour combattre la délinquance.

Invité de Bourdin Direct ce mardi matin sur RMC, le ministre de l’Industrie et maire de Nice, Christian Estrosi, est revenu sur ses positions sécuritaires. Au cœur de l'actualité ce week-end pour avoir condamné le « laxisme » de certains maires de gauche en matière de sécurité, il est à l'origine d'une proposition de sanction « par de très fortes amendes » pour ces municipalités.

« J’ai proposé de bâtir une équipe de France de la sécurité. Une union sacrée entre le maire, qui est le pivot de la prévention de la délinquance, le préfet, qui est le patron de la police, et le procureur, qui est le patron de la justice. On sera tellement plus efficace pour régler les problèmes de délinquance auxquels sont confrontés nos concitoyens » s’est-t-il expliqué. « Maintenant, il doit y avoir un débat sur l’amende. Quel niveau ? Comment ? De quelle manière ? Il ne faut pas qu’il y ait un tribunal bien évidemment » a-t-il ajouté, avant de nier les critiques émises par certains élus UMP à propos de cette sortie sécuritaire.

Durcir les critères de déchéance de nationalité : une décision « juste et équitable »

Christian Estrosi s'est défendu de tout rapprochement avec le Front National. Selon lui, les propositions de Nicolas Sarkozy sur les critères de déchéance de nationalité française ne sont pas comparables à celles du FN. « Beurk » a-t-il retorqué, « c'est une référence qui me glace, je m'en sens si éloigné ».
La déchéance de nationalité pour les auteurs de délits graves lui « paraît le juste prix à payer.» Quant à l’acquisition de la nationalité française à 18 ans pour un mineur délinquant né de parents étrangers, « cela ne doit pas rester forcément un droit » a-t-il affirmé. Ce sont des décisions gouvernementales qui sont, selon lui, « justes et équitables ».

Dans son rôle de ministre de l'Industrie, il a ensuite annoncé la création, en septembre prochain, de l’Observatoire du produit en France pour soutenir « le patriotisme industriel français ». Son objectif : « s’assurer que les composants des produits assemblés en France viennent en grande majorité des sous-traitants français. »

Bientôt une loi pour soutenir "le patriotisme industriel français"

« Tout cela doit m’amener à réfléchir à une loi sur les relations inter-entreprises industrielles renforçant la protection des sous-traitants car nous nous rendons compte que de grands industriels de notre pays se sont mal comportés ces dernières années à l’égard d’un certain nombre de petits sous-traitants » a-t-il ajouté.
Christian Estrosi a par ailleurs dévoilé les chiffres de l’Industrie française au premier semestre 2010. Des chiffres satisfaisants dont il se félicite : « En termes de production, nous sommes sur le premier semestre, à plus 7,1%. En termes de chiffre d’affaires, c’est plus 6%. En termes de commandes industrielles : nous sommes à plus 11,2%. Cela se traduit notamment par 3000 emplois industriels de plus, créés au deuxième trimestre 2010, là où nous étions en décroissance permanente au cours de l’année 2009 » a-t-il déclaré.