Essonne: une boucherie vandalisée, un tag antispéciste retrouvé

Un slogan vegan "les animaux ne sont pas des ingrédients" peint sur un trottoir de Lille, le 2 août 2018 (Photo d'illustration). - PHILIPPE HUGUEN / AFP
La vitrine d'une boucherie d'Epinay-sur-Orge, dans l'Essonne, a été dégradée ce samedi et un tag antispéciste a été retrouvé sur place, a indiqué dimanche une source policière, confirmant une information du Parisien.
La vitrine a été abîmée en plusieurs endroits et les mots "Stop spécisme" ont été inscrits sur l'établissement avant son ouverture samedi. Une enquête pour "dégradation" a été ouverte et l'acte n'a pas été revendiqué.
8.000 euros de dégâts
Pour le patron des lieux, Cédric Neveu, l'identité des agresseurs ne fait pas de doute: "On sait que c'est des vegans, ce n'est pas la première boucherie qui est attaquée", affirme-t-il. Au total, il estime le montant des dégâts à 8.000 euros.
Ses clients quant à eux sont scandalisés: "On comprend leur position mais ce n'est pas une raison de vandaliser un boucher. Ca à l'air assez violent pour un mouvement qui se dit pacifiste, c'est un peu dommage", constate l'une d'entre eux.
Mais pour le gérant, les assaillants ont raté leur coup et lui ont au contraire fait de la publicité: "Les gens sont inquiets pour nous et achètent encore plus de viande", explique ce dernier.
Même son de cloche du côté de l'association de défense des animaux L214. La cofondatrice Brigitte Gothière dénonce une attaque contre-productive: "Là on est complètement centré sur le sort des commerçants et non plus sur le sort des animaux en eux-mêmes", déplore-t-elle.
Une cinquantaine de boucheries visées depuis le début de l'année
Après une nouvelle attaque de commerce attribuée à des militants vegans, les bouchers-charcutiers ont été reçu le 3 juillet au ministère de l'Intérieur dont ils sont ressortis rassérénés, espérant un coup d'arrêt à "l'impunité".
Cette rencontre faisait suite à l'attaque d'une boucherie de Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, qui avait été la cible d'un caillassage et de l'inscription "Stop au spécisme". Dans les Hauts-de-France, sept boucheries ont été aspergées de faux sang en avril, une boucherie et une poissonnerie ont été vandalisées, leurs vitrines brisées et les façades taguées de l'inscription "stop au spécisme".
Début juillet, la Confédération française de la boucherie-charcuterie et traiteurs (CFBCT) avait chiffré à "au moins à une cinquantaine, soit par des tags soit par des bris de glace" le nombre d'actes ayant visé des boucheries sur l'ensemble du territoire.
La CFBCT avait toutefois appelé à ne pas faire d'amalgame: "Toutes les organisations ne sont pas violentes", avait déclaré son président, évoquant "des groupuscules, dans des départements, dans des régions, qui sont violents". Les associations antispécistes L214 et 269 Libération animale s'étaient clairement distanciées de ce type d'actions.